Le Front des forces socialistes (FFS) inflige un camouflet au régime Algérien. Et pour cause, le FFS refuse catégoriquement de prendre part à la démarche de réformes politiques proposée par Abdelaziz Bouteflika dans son dernier discours à la nation, a annoncé le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou. « Nous attendons des actes concrets vers le changement afin de rétablir la confiance dans le pouvoir et dans l’Etat, et non pas du bricolage », a déclaré M. Tabbou lors d’un meeting à la bibliothèque communale d’El Harrach (Alger). « Aujourd’hui, on nous parle d’ouverture, mais on ferme toutes les portes, et ce qui est proposé est une démonstration que les décideurs n’ont aucune volonté de changement vers la démocratie », s’est-il expliqué. Dans la même logique, le FFS se dit « opposé à l’installation d’une commission pour mener des réformes politiques », parce qu’il ne se considère pas comme « un client du pouvoir » et « refuse de prendre part à une mascarade politique ».
Pour le responsable de ce parti, « réduire les attentes des Algériens pour le changement et pour la démocratie à une commission de réformes est une marque de mépris pour le peuple mais aussi la pire des violences contre ce peuple ». Tabbou en veut pour preuve que des commissions avaient déjà été installées pour des « missions bien précises » (réforme de l’Etat, l’assassinat de l’ancien Président Boudiaf, la « fraude » électorale de 1997) mais n’ont jamais rendu publiques leurs résultats. Mettre en place une commission est pour le FFS, « la meilleure façon de tuer un problème et non pas le régler ». « Il n’y a aujourd’hui aucune volonté de changer, ni dans les actes, ni dans les discours, ni dans les orientations, et la violence contre les manifestants est suffisante pour comprendre cet état de chose », a-t-il encore dénoncé.
Karim Tabbou a réitéré, à l’occasion, le « soutien absolu » du FFS à la « lutte » des étudiants qui, selon lui, « ont montré que par la démocratisation de l’université on peut arriver à la démocratisation du pays ».
RAF