La CNCD invoque la Constitution pour réclamer le départ de Bouteflika

Redaction

Les opposants de la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD) ont invoqué dimanche l’article 88 de la Constitution algérienne pour réclamer le départ immédiat du président Abdelaziz Bouteflika, qu’ils jugent malade et désormais incapable d’exercer ses fonctions.

Lors de son discours télévisé du 15 avril dernier, où il était apparu très fatigué, M. Bouteflika « a donné une image pathétique d’une personne usée par la maladie, incapable d’assurer sa fonction » et l’article 88 est peut-être la solution, a déclaré Me Ali Yahia Abdenour, l’un des animateurs de la CNCD, lors d’une conférence de presse à Alger.

Cet article 88 stipule que « lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel, se réunit de plein droit et, après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement ».

Pour Me Abdenour, qui est également président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), le départ du président Bouteflika, « compte tenu de son état de santé, est un impératif absolu ». Et d’exhorter l’armée algérienne à agir: « Si le président de la République est reconnu comme ne pouvant pas assurer ses fonctions, ce sera à l’armée de prendre ses responsabilités », a-t-il insisté.

Le 15 avril dernier, après un long silence qui avait donné lieu à moult conjectures dans la presse et les états-majors politiques, M. Bouteflika s’était enfin adressé à la nation dans un discours télévisé enregistré de 40 minutes dans lequel il avait annoncé des réformes politiques, sans calendrier.

Mais plus que le contenu de son discours, c’est son état de santé qui avait retenu l’attention des observateurs, car le chef de l’Etat est apparu très affaibli, avec un ton monocorde, une voix cassée et des gestes lents. Une prestation qualifiée de « pathétique » par de nombreux médias et qui a relancé les rumeurs sur son état de santé sur fond de guerre de succession. Agé de 74 ans, Abdelaziz Bouteflika est arrivé au pouvoir en 1999.

AP