Les forces de l’ordre ont empêché samedi une tentative de marche non-autorisée à Alger, alors que quelque dizaines de personnes ont tenu à Oran un meeting dans une salle de cinéma, à l’appel de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), ont constaté des journalistes de l’APS. A Alger, un important dispositif des forces de l’ordre a été déployé samedi matin au niveau des principaux accès ou artères menant à la place de la Concorde (ex-place du 1er-Mai) pour empêcher la marche non-autorisée initiée par la CNCD. Entre 200 et 500 manifestants, selon des estimations sur place, se sont rassemblés au niveau des arrêts de bus de la place de la Concorde et de la rue Mohamed-Belouizdad.
Un des initiateurs de la marche a indiqué à la presse que le « dispositif des forces de l’ordre a dissuadé les citoyens à répondre à l’appel ». Par ailleurs, les habitants du quartier ont placardé des affiches dans lesquelles ils lancent un appel pour le calme et la sérénité. « Ne touche pas à mon quartier, ne dérange pas ma quiétude », lit-on dans les affiches.
Les habitants appellent les autorités à la protection des biens et des personnes et les jeunes du quartier à la discipline et au calme et de ne « pas répondre aux provocations ». Des magasins sont restés ouverts aux alentours du lieu de la manifestation, alors que les Algérois vaquaient normalement à leurs occupations dans les autres quartiers, a-t-on constaté. Les autorités justifient l’interdiction des marches à Alger par « des raisons d’ordre public ».
A Oran, quelque dizaines de personnes (une centaine, selon les organisateurs et 80 selon la police) ont tenu un meeting dans la salle de cinéma Essaâda, pour « s’interroger sur les préoccupations des citoyens » et « réitérer certaines revendications portant, entre autres, sur la levée de l’état d’urgence », « la garantie des libertés individuelles et collectives » et « le changement par la voie pacifique », a expliqué un des organisateurs.
Les participants à ce meeting ont scandé des slogans tels que « vive l’Algérie et la démocratie » et accrochés des banderoles où l’on pouvait lire notamment : « Halte à la corruption et la hogra ». Un nombre réduit d’agents de l’ordre public a été constaté à l’extérieur de la salle.
Le Rassemblement pour la démocratie et la culture (RCD), la Ligue nationale pour la défense des droits de l’homme (LADDH), l’Association nationale des familles des disparues et le Comité national pour la défense des droits des chômeurs composent la CNCD.
Plusieurs partis politiques et associations, qui faisaient partie de cette coordination en assistant à la première réunion au cours de laquelle
a été décidé le principe de tenir des marches à Alger, se sont retirés. Il s’agit du Front des forces socialistes (FFS), du Parti socialiste des travailleurs (PST), de l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) et du Comité Algérie pacifique et des citoyens.
APS