Alors que plusieurs milliers de personnes poursuivaient dimanche 17 février dans l’Oural les travaux pour déblayer les débris causés par l’explosion vendredi d’une météorite, la communauté scientifique du monde entier cherche à en savoirdavantage sur la nature de ce phénomène exceptionnel.
La NASA s’est ainsi exprimé longuement samedi pour donner un compte-rendu de ses recherches sur le sujet. Selon l’agence spatiale américaine, la météorite mesurait dans les 17 mètres de large lorsqu’elle a fait son entrée dans l’atmosphère, et pesait dans les 10 000 tonnes. Elle aurait explosé au-dessus de la Terre en libérant près de 500 kilotonnes d’énergie, soit trente fois la bombe atomique larguée au-dessus de Hiroshima en 1945. « Un événement de cette ampleur intervient en moyenne une fois par siècle », a déclaré Paul Chodas, chargé des météorites au Laboratoire de propulsion à réaction (JPL) à Pasadena en Californie.
Au sol, les équipes de recherche ont retrouvé de petits fragments d’un centimètre de large, qui pourraient être ceux de la météorite. Des plongeurs ont également fouillé le fond d’un lac proche de la grande ville de Tcheliabinsk, à la surface gelée duquel une brèche de plusieurs mètres de large avait été repérée, mais ils n’ont pas retrouvé pour l’instant de roche d’origine météorique, ont rapporté les autorités.
Théories du complot
Face à la rareté des éléments attestant de l’explosion, des théories du complot se multiplient pour expliquer ce qui est à l’origine de la boule de feu et de l’énorme onde de choc enregistrée vendredi matin dans ce secteur où se trouvent nombre d’usines d’armement.
Le chef de file des nationalistes russes, Vladimir Jirinovski, a ainsi déclaré à la presse à Moscou qu’« il ne s’agit pas d’une météorite. Il s’agit d’une arme nouvelle testée par les Américains ». Un pope de la région où a été entendue l’explosion a parlé pour sa part d’une intervention divine. Les médias sociaux russes sont quand à eux inondés de rumeurs et d’hypothèses relatives à l’explosion.
UN milliard de roubles de dégâts
La vie a pourtant repris son cours dans la région, où une cinquantaine de blessés étaient toujours à l’hôpital dimanche, sur un total initial de plus de 1 200 blessés, atteints pour la plupart par des bris de verre. Les travaux de réparation sont effectués rapidement en raison des températures hivernales, tombées à près de -20° C. durant la nuit.
Dépêché sur place par le président Vladimir Poutine, le ministre des situations d’urgence, Vladimir Poutchkov, a inspecté les zones touchées. Le montant des dommages a été évalué à un milliard de roubles, soit 25 millions d’euros, a déclaré le gouverneur de la région de Tcheliabinsk.