Ouvrière et Technicien chez Renault, tous deux militants syndicaux pendant la guerre d’Algérie, Clara et Henri ont 31 et 35 ans le 17 octobre 1961. Aujourd’hui, ils témoignent sur la manifestation qu’ils ont suivie de près. « Nos convictions et les évènements nous ont conduit à apporter une aide au FLN ».
Le 17 octobre 1961, après une journée de travail, ils sont assignés place de l’Opéra en tant qu’observateurs afin de rédiger un compte rendu sur ce qui va se passer. Ils passeront devant des cars de CRS qui dévisagent et arrêtent systématiquement tous les individus « basanés ». Les manifestants se dispersent dans les rues mais le jeune couple continue d’avancer.
Quelques mètres plus loin, ils aideront un homme ensanglanté, vacillant à descendre dans le metro. » Nos camarades de l’usine Renault remontaient et nous ont dit ‘c’est un vrai carnage' ».
De nombreux arrêtés seront matraqués en public puis parqués à la Porte de Versailles. Le lendemain, Clara et Henri découvrent avec effroi les faits rapportés par la presse, « c’était minimisé, présenté d’une façon tout à fait arbitraire », explique t-elle. Près de 100 Algériens manqueront à l’appel chez Renault mais l’évènement sera complètement occulté.
MM