L’été algérien aura été riche en mobilisation. Le pays est le théâtre d’un grand nombre d’émeutes depuis le début du mois.
Le gaz en hiver, la viande avant le Ramadhan, et maintenant l’électricité. L’Algérie est en ébullition, les problèmes de ravitaillement en électricité ont mobilisé plusieurs villes d’Algérie. Ces crises ont créé un climat délétère depuis plusieurs mois. Dans certaines villes des émeutes ont éclaté, notamment à El Bouni, Biskra et Kantara où la nuit dernière a été particulièrement agitée.
Des coupures répétées dans ces villes ont poussé les habitants à se mobiliser pour exiger le rétablissement de l’électricité devenue vitale, surtout avec la canicule actuelle. Pour le moment la mobilisation n’a pas permis de résoudre le conflit, au contraire, à Biskra, 15 personnes ont été arrêtées à la suite des émeutes.
Ces restrictions d’électricité sont le résultat d’une surconsommation, dont l’accès est facilité par les subventions de l’Etat qui permettent de réduire considérablement la facture. Et c’est finalement lui qui doit rationner cette énergie.
L’histoire se répéte
Est-ce un épiphénomène, ou l’agacement des Algériens pourra-t-il être suivi par le reste de la population? L’Algérie n’en est pas à son premier conflit de l’année. La gestion de l’Etat est sans arrêt remise en question.
En juin dernier à Oran, une autre manifestation s’est organisée suite à des coupures d’eau dans plusieurs quartiers. Certains manifestants étaient allés jusqu’à incendier des bâtiments publics, touchant directement le pouvoir. L’hiver rugueux qui avait laissé des milliers d’Algériens sans gaz, avait été l’une des causes du boycott des élections législatives en mai.
Le spectre des émeutes de janvier 2011 est toujours présent, et les protestataires de l’électricité entendent poursuivre leur mouvement. Peut-être que le Ramadhan qui commence à la fin de la semaine saura apaiser les esprits.
Amina Boumazza