100, 150? Combien de fois la rumeur de la mort de Bouteflika a traîné dans les rues, les cafés algériens. La presse, le web, les réseaux sociaux ?
Ce weekend, l’Algérie a encore cru perdre son président à la santé chancelante. Cette fois c’est un certain Alain Jules qui a mis sur les rails de l’information, la fausse mort d’Abdelaziz Bouteflika. A peine diffusée, l’information avait été twittée, « likée », intrigué dans les hautes sphères… Le site d’information Algérie Patriotique raconte que même certains ambassadeurs y ont cru. « Des diplomates étrangers ont même pris attache avec des rédactions nationales pour leur faire part de la fièvre qui s’est emparée des officines à Alger à propos de cette rumeur et demander une confirmation ou une infirmation de cette nouvelle qui s’est répandue comme une traînée de poudre dans la journée d’hier », explique le quotidien.
L’info qui a ému les Algériens samedi et dimanche était celle-ci : le président serait dans une clinique suisse, laquelle aurait annoncé sa mort clinique. Puis quelques heures passent, et finalement non, il est bien en vie, et en bonne santé. “Il ne s’agit donc que d’une rumeur. le président n’est ni mort, ni malade, ni en convalescence, ni en congé ! Il est juste chez lui entrain de suivre les évènements …”, réfute en premier les Envoyés spéciaux algériens. Aujourd’hui nous avons enfin reçu la confirmation finale que Bouteflika se porte bien il a reçu l’ambassadeur belge pour l’accréditer en tant qu’ambassadeur du Royaume de Belgique. Mais il est sûr que quelques doutes subsistent dans l’esprit de certains Algériens, des résistants attendent encore des preuves, c’est vrai après tout, où sont les photos officielles ? Nous plaisantons bien sûr, n’allez pas relancer une rumeur !
La question se pose : pourquoi lancer cette rumeur une fois tous les six mois ? Le président n’est pas en bonne santé, tout le monde le sait, mais chacun y va de son analyse personnelle ou médicale. Il y a quelques mois lors de la coupe d’Algérie, on murmurait que le président ne parvenait même pas à porter la coupe pour la donner aux champions, « il est au bout, la coupe était trop lourde pour lui, il ne tenait pas debout, il va mal, très mal », a-t-on entendu. Lors du discours de Sétif, combien d’Algériens pensaient que c’était bien le dernier du président.
Communication officielle minimale et imagination fertile ne font décidément pas bon ménage. Il faut se rappeler que l’Algérien a bonne mémoire, et n’oublie pas les hospitalisations cachées, les silences présidentiels, les sorties au compte-goutte. Peut-être aussi est-il plus simple de penser que son président est mort, et commémoré, plutôt que de se dire qu’il est vivant et oublié.
La rédaction