Le gouvernement algérien a prévu de lancer au courant de l’année 2012 un chantier de plusieurs forages de gaz de schiste dans le sud-est du pays.
Les ressources de gaz non conventionnelles comme le gaz de schiste sont environ 7 fois plus importantes que celles de gaz conventionnel, traditionnellement exploité. Il se pourrait donc bien que l’extraction de gaz de schiste et son exportation remplace graduellement celle du gaz naturel. Ce serait pour l’Algérie de moyen idéal de faire la transition énergétique du pays tout en assurant des recettes en devise, le cours du gaz de schiste étant relativement élevé.
L’utilisation du gaz de schiste rencontre, aux Etats-Unis par exemple, beaucoup de succès. Pour Youcef Yousfi, il s’agit pour l’Algérie d’une opportunité à saisir dans le domaine énergétique. Le pari est fait que le projet de forage attirera les investisseurs étrangers dans l’exploitation du gaz. A cette fin, le gouvernement prévoit même un amendement fiscal de la loi relative aux hydrocarbures, dans l’optique de faciliter l’implantation de filiales étrangères.
Des pays comme la France, la Pologne ou la Chine se préoccupent déjà de l’impact environnemental de l’extraction du gaz de schiste. Préoccupation que le directeur du Laboratoire de valorisation des énergies fossiles à l’Ecole polytechnique d’Alger, Chems Eddine Chitour partage en déclarant « Il nous faut aller vers les économies d’énergie, et le développement durable. Il est nécessaire de développer à marche forcée les énergies renouvelables biomasse, géothermie avec 200 sources, éolien, petite hydraulique, et solaire».
Par ailleurs, des obstacles non négligeables apparaissent comme le manque d’entreprises capables de s’occuper de la sous-traitance post-extraction ainsi que le manque considérable d’eau dans certaines régions du pays, denrée indispensable au forage.
Pour l’expert en énergie Abdelmadjid Attar, la priorité devrait se porter sur le perfectionnement des techniques de forage, actuellement plus couteuses que créatrices de richesse. Il s’agit pour lui d’investir dans un projet de long terme pour améliorer l’extraction des gaz. Le ministre Yousfi, quant à lui, maintient qu’aucun agenda n’est fixé et que le gouvernement en est encore à sa période d’évaluation du projet.
Sarah Haderbache