L’Algérie condamnée par la commission des droits de l’homme de l’ONU

Redaction

L’ONG suisse TRIAL a enfin obtenu la condamnation de l’Algérie pour l’affaire de la disparition forcée de Kamel Rakik survenue dans les années 90. C’est la 5e affaire dans laquelle l’organisation obtient satisfaction.

Kamel RAkik est porté disparu depuis 1996 / DR

TRIAL a de nouveau gagné une bataille dans son combat pour la protection des droits de l’homme. L’ONG a annoncé hier dans un communiqué que l’Algérie avait été condamnée par le Comité des droits de l’homme des Nations unies dans l’affaire Rakik.

Kamel Rakik, un algérien de 33 ans avait été arrêté à son domicile, à une trentaine de kilomètres d’Alger, par des policiers de la wilaya d’Alger. » Il a été emmené à l’école des officiers de police de Chateauneuf, où il a été torturé. Il n’a jamais été revu depuis », explique l’ONG.

Violation des droits de l’homme

L’avis de l’ONU a été justifié par la violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’une des conventions les plus importantes des Nations unies. La torture, le mauvais traitement et la douleur infligée à la famille du disparu ont clairement été reconnus et soulignés par la commission.

Les Nations Unies ne se sont pas contentées de condamner l’Algérie, elles l’exhortent également de « mener une enquête approfondie et rigoureuse sur la disparition de Kamel Rakik ». L’Algérie doit également « fournir aux auteurs des informations détaillées quant aux résultats de son enquête », « le libérer immédiatement s’ils est toujours détenu au secret » ou « restituer sa dépouille à sa famille » en cas de décès. Sans oublier de « poursuivre, juger et punir les responsables des violations commises », et d’indemniser de manière appropriée la famille de la victime pour les violations subies.

L’affaire avait été portée devant toutes les autorités administratives et judiciaires compétentes en Algérie mais aucune enquête n’a été ouverte et personne n’a jamais été poursuivi jusqu’à présent, laissant la famille du disparu dans l’impossibilité de faire son deuil.

Condamnations en série

L’Algérie est pour la 5e fois dans le viseur de la commission des droits de l’homme de l’ONU, pour des affaires semblables. « Il est grand temps que l’Algérie conformé à ses obligations internationales des droits humains. Cette décision représente la cinquième fois que l’Algérie est condamnée par un comité de l’Organisation des Nations Unies dans une procédure déclenchée par TRIAL pour les cas de la torture et des disparitions forcées, explique Philip Grant, directeur de l’organisation,  Les autorités algériennes doivent respecter les décisions des comités de l’ONU sans plus tarder à entreprendre des enquêtes efficaces sur ces violations des droits de l’homme afin de pouvoir enfin dévoiler la vérité sur ces tragédies […] ces crimes ne peuvent pas être la règle, pas plus en Algérie ».

TRIAL qui est l’une des ONG les plus influentes dans le monde a déposé 14 autres affaires de disparitions algériennes auprès des Nations Unies.

Amina Boumazza