Said Lamrani, le directeur de la chaîne de télévision TV4 a été condamné ce dimanche 14 octobre à six mois de prison avec sursis et 200 000 DA d’amende par le tribunal de Sidi M’Hamed à Alger. Les victimes se disent satisfaites de ce jugement.
Les journalistes victimes de harcèlement sexuel ne portaient pas beaucoup d’espoirs dans cette affaire et pourtant elles ont obtenu gain de cause. Said Lamrani a été reconnu coupable de harcèlement sexuel envers ses employés.
« Je suis contente qu’il soit condamné pour ce délit de harcèlement sexuel. C’est un message pour tous ces intouchables, qui leur dit faites votre travail dans la dignité, en respectant les droits et l’honneur des femmes. Ils doivent regarder les compétences des femmes et pas autre chose », a confié à la rédaction l’une des victimes du directeur.
Une condamnation symbolique
» Symboliquement la parole des victimes a été reconnue. Ce jugement est en leur faveur. Il faut saluer le courage des victimes ainsi que celui des témoins. Ce sont leurs témoignages qui ont permis de tailler l’argumentaire de la défense, sans oublier la grande solidarité qui s’est développée autour des victimes », nous explique Soumia Salhi, militante féministe et présidente de la Commission des femmes travailleuses et de l’Association pour l’émancipation de la femme (AEF), qui a organisé un comité de soutien tout au long du procès des femmes harcelées.
« Les victimes considèrent que c’est une victoire pour elles mais aussi pour toutes les femmes victimes de harcèlement. Elles en appellent à clamer haut et fort qu’il faut défendre les droits de la femme », a ajouté Soumia Salhi.
Amina Boumazza