Le ministre de l’Energie sur tous les fronts pour lutter contre la spéculation. Charia Khelil contre…les «Majors»

Redaction

Depuis la ville mexicaine Cancun, le ministre de l’Energie algérien, Chakib Khelil, a encore ponctué la volonté de l’Algérie de faire face aux spéculateurs du marché des hydrocarbures.

Le «talentueux» Mister Khelil veut que l’Algérie soit l’initiatrice d’une décision historique qui révolutionnera le marché du gaz. Chakib Khelil table sur les rendez-vous tant attendus d’Oran (FPEG et GNL 16, prévus en avril, ndlr) pour arriver à réunir les pays gaziers autour d’une décision consensuelle qui… effacera toutes les mégardes antérieures. Les incartades des stratégies énergétiques, le népotisme et la corruption de ses sbires à Sonatrach, dans un moment difficile, vu la grandeur des défis énergétiques actuels, font les indignations des citoyens algériens.

Le populaire/impopulaire ministre -en place depuis plus de deux lustres- reste la seule façade de Sonatrach, entachée de scandales. Sortir avec une décision historique qui amortira la chute des prix du gaz pour sauver la face de Sonatrach et, de là, la politique de Khelil, est l’objectif primordial des
rencards d’El Bahia. Et aussi pour faire cesser les «prévaricateurs».

Toutefois, est-il possible de réunir les pays du FPEG autour d’une décision historique ? Les plus optimistes des observateurs parlent d’une vision donquichottesque. Khelil va, tel un Don Quichotte luttant contre les moulins à vent, à la guerre contre les clans bien institués, constitués de spéculateurs. Mais la tentation du challenge est plus… excitante. Ça vaut le coup pour sauver la face et sauvegarder ainsi l’image de l’Algérie.

Mister Khelil représente l’Algérie et devance de loin son collègue du Gouvernement Mourad Medelci, ministre des affaires extérieures. Khelil et l’Algérie sont liés. Lors de sa dernière visite à Oran, Mister Khelil au visage émacié est un homme fatigué et en mauvaise humeur. L’homme a perdu sa bonhommie habituelle. Ses phrases sont corsées mais le ton est faible.

Du Texan milliardaire bombant le torse à Monsieur tout le monde baissant la tête, rencontré à Rahouia, Khelil a changé. Après une longue absence, l’homme est devenu, comme par enchantement, ubiquitaire. Des contrées reculées de l’intérieur du pays aux chaires des grandes capitales, de Rahouia à New York, Mister Khelil ne ménage aucun effort.

Le puissant ministre de l’Energie est depuis quelques semaines sur tous les fronts pour arriver à un consensus avec les pays gaziers, afin de trouver des mécanismes de régulation du marché. Ce dernier est régi par la spéculation. Les transactions financières représentent 35 fois le marché physique des hydrocarbures, déclarent les experts. Une mainmise totale des «majors» sur le marché, très préjudiciable pour les pays producteurs. Dans son intervention lors du Forum international de l’énergie (IEF) qui s’est tenu les 30 et 31 mars à Cancun, Khelil a déclaré que «la spéculation est un facteur d’instabilité des marchés énergétiques, affectant les prix et les investissements dans ce secteur». «Les spéculations affectent les niveaux de prix et constituent des contraintes pour l’investissement et le développement des ressources pétrolières et gazières», indique le ministère dans un communiqué. Chakib Khelil a précisé que cette instabilité est «illustrée par les surplus de capacités de production et une pression à la baisse sur les prix».

Chakib Khelil a également animé une conférence de presse dont les questions soulevées étaient focalisées sur le marché gazier, et ce, à moins d’un mois de la réunion ministérielle du 10ème forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) et de la 16ème conférence internationale du gaz naturel
liquéfié (GNL-16) prévue en avril à Oran.

En attendant, le temps est au lobbying pour préparer la feuille de route des rendez-vous oranais. Le ministre de l’Energie a signé, au nom de l’Algérie, la «Déclaration de Cancun». Cette déclaration vise un renforcement institutionnel du dialogue énergétique afin de contribuer à la réduction de la volatilité des marchés. Onze (11) grands pays producteurs et consommateurs d’énergie ont signé cette déclaration. Le ministre a eu une série d’entretiens bilatéraux avec ses homologues, notamment mexicain et polonais, et à reçu en audience le directeur exécutif de l’Agence international de l’énergie (AIE) ainsi que le représentant de la Commission européenne. Ces entretiens ont porté notamment sur le marché du gaz et ses perspectives, précise le
communiqué. Chakib Khelil a joué toutes ses cartes. La mise est importante. Rendez-vous bientôt au FPEG. Vivement Oran.

Benachour Med

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