Le pouvoir en héritage…

Redaction

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said (Photo, Saïd Bouteflika)

S’il y a une chose sur laquelle s’entendent comme larrons en foire nos dirigeants arabes, c’est bien leur stratégie commune mise en œuvre pour berner leurs peuples respectifs afin de se maintenir au pouvoir. Mais comme ils ne peuvent pas prétendre à la vie éternelle -ils s’en désolent certainement- ils s’arrangent néanmoins à transformer la fonction de l’exercice du pouvoir en héritage familial.

Un petit tour d’horizons de nos républiques bananiers, permet d’entrevoir l’avenir que nous préparent nos chers ( chers en argent), dirigeants. L’inamovible Hosni Moubarak prépare au vu et au su de tout le monde son fils Gamal Moubarak à sa succession à la tête de l’Égypte; l’inénarrable Kadhafi fait de même avec son rejeton Seif El Islam Kadhafi en Lybie; en Tunisie Ben Ali mourra certainement sur le trône, à l’instar vraisemblablement de Boutefilka qui vient de s’offrir un troisième mandat à 73 ans.

Ce dernier, à défaut de progéniture se console en mettant sur orbite son frère Saïd Boutefilka qui vient d’annoncer la création d’un nouveau parti politique, qui aurait pour nom «  Génération libre ». Rien que ça !

Le frère du président multiplie les alliances à l’intérieur comme à l’extérieur du pays dans le but de s’assurer de l’appui des cercles d’influences en prévision du jour J (les législatives de 2012 et sans doute les présidentielles de 2014). Ce jour où il va devoir faire avaler la pilule à plus de 35 millions d’algériens. Mais, comme son frère, Saïd Bouteflika ne sera que le représentant du pouvoir réel. Il n’en a cure à vrai dire puisque, après tout, les véritables enjeux et intérêts se trouvent ailleurs: neutraliser avant tout la grogne populaire.

Pour se faire, toute cette « belle » relève qui va remplacer les fossiles vieillis et dépassés en place, se targue, comble de l’audace, d’être porteuse d’espoir, de nouvelles aspirations et de modernité pour une nouvelle ère de gouvernance.

Que nenni ! En vérité, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une perpétuation du déni de la démocratie. Cela bien entendu sous le regard bienveillant de l’Europe et des État-Unis. Vive la République, la République est morte…et enterrée !

Fayçal Anseur