Les enseignants algériens suivent massivement, depuis samedi, l’appel à la grève d’une semaine lancé par quatre syndicats de l’Education nationale. L’essentiel des revendications porte sur la question salariale, notamment la revalorisation du point indiciaire et la promulgation du régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif à partir de janvier 2008.
Dans le but de faire reconnaître ses revendications, l’intersyndicale a décidé, samedi, d’un mouvement de grève musclé qui a trouvé un grand écho parmi les enseignants. Quatre syndicats de l’Education nationale forment cette intersyndicale : le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation fondamentale (Satef) et le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest).
Les revendications d’ordre socioprofessionnel s’articulent autour de la revalorisation du point indiciaire, la promulgation du régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, ainsi que sur la question de la gestion des œuvres sociales. Samedi, la majorité des établissements scolaires ont été paralysés et les élèves invités à retourner chez eux, au grand dam des parents qui n’ont pas caché leurs inquiétudes quant au cumul du retard qui accable leurs enfants. Devant la détermination de l’intersyndicale de ne pas lâcher prise jusqu’à la satisfaction totale des revendications mises en avant, l’inquiétude est de taille au sein de la tutelle qui appelle à la reprise.
Une grève largement suivie
Les syndicats autonomes de l’éducation affiliés à l’intersyndicale, qui ont initié cette action de grande envergure, n’ont pas caché leur satisfaction quant à la réussite de ce mouvement de grève. Le premier responsable du Cnapest, Nouar El Arbi, a parlé d’un taux de participation de 94% dans le secondaire, ce qui constitue pour lui une avancée non négligeable vers l’aboutissement des doléances des « donneurs du savoir ». M. Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), a quant à lui annoncé un taux de participation qui varie entre 90 et 100 % à travers l’Algérie, selon les régions. « Nous n’avons jamais atteint ce chiffre depuis 2003. C’est vraiment une grande réussite de la mobilisation et de l’unification syndicales », a-t-il déclaré.
La dégradation continuelle du pouvoir d’achat, le retard dans la promulgation du régime indemnitaire et la question des œuvres sociales et de la médecine du travail sont autant de raisons qui ont conduit les enseignants à observer un mouvement de grève qu’ils considèrent comme ultime alternative au recouvrement de leurs droits. « Cette grève est une action légitime pour faire valoir nos droits », nous a déclaré Nadia N., enseignante dans le secondaire à Tizi-Ouzou, non sans s’indigner contre « la dégradation du pouvoir d’achat des travailleurs de l’éducation qui buttent continuellement sur la cherté de la vie ».
La défense de l’école publique et de sa qualité par l’ouverture de postes budgétaires, l’allégement des programmes et du volume horaire des élèves, l’intégration de tous les enseignants contractuels en poste et la revalorisation des salaires sont des doléances récurrentes du corps enseignant. Mais les autorités de tutelle semblent, une fois de plus, faire la sourde oreille.
Kaci Racelma
Afrik.com