Monosyllabes, phrases bateaux, approximations et phraséologie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les prochaines élections législatives n’inspirent pas les jeunes algériens de l’étranger. Passionnés, motivés, ambitieux, ces jeunes ne le sont plus aussitôt le sujet abordé. Dépolitisés par une scène politique qui ne les a jamais intégrés, ils se passionnent plus pour la politique de de leur pays d’accueil aux conséquences plus concrètes sur leurs vies respectives.
Voici leurs avis
Djamila, Médecin dans le nord de la France : « ça ne m’inspire pas grand-chose pour le moment, il faudra revenir »
« Je vous avoue que je n’ai pas eu le temps de suivre la pauvre campagne présidentielle française qu’on ose nous soumettre… donc les législatives algériennes!!!
Par contre, j’espère tout de même voter. Pourquoi ? Parce que j’estime que même si un pays est corrompu jusqu’à la moelle, je pense que quoi qu’il arrive, si le peuple s’exprime en masse d’une voix unie, il gagnera, s’il se tait on peut lui faire dire ce qu’on le veut et l’instrumentaliser… c’est peut être naïf, mais j’y crois…
Le vote est un droit qui a coûté cher à nos aïeux, autant s’en servir…ça c’était mon point de vue sur le vote dans l’absolu, maintenant sur les apports de ces prochaines législatives en particulier ça ne m’inspire pas grand-chose pour le moment, il faudra revenir. »
Mokrane, Voyagiste à Paris : « Au mieux, il n’y aura aucun changement»
« Voter ? Non. Mais la question aurait été plus compliquée à trancher si j’étais établi en Algérie. Si j’avais à le faire de manière convaincue avec l’offre actuelle, j’aurais vraisemblablement voté pour le FFS. Maintenant, je reste perplexe pour des élections qui ont l’habitude d’être conçues donc dilatées, de plus, j’ai un doute sur la marge de manœuvre (limitée) de la prochaine édition. Y aura-t-il du changement ? Je me dis qu’au mieux, y’en aura aucun, au pire Hulk s’emparera encore un peu plus de l’Algérie. »
Mounia, étudiante à Tunis : « je n’ai confiance en aucun parti »
« Je ne voterai pas, parce que je n’ai confiance en aucun parti. C’est vrai qu’il y a du nouveau, de nouveaux partis, de nouvelles personnalités, mais je ne les connais pas. De toute manière, il n’y a qu’un seul courant qui m’aurait fait déplacer au bureau de vote. C’est les laïcs, et il n’y en a pas. Je crois vraiment que ces élections ne vont servir à rien. Rien ne peut changer ainsi. »
Fouad, Etudiant qui vit entre Tunis et Alger : « je trouve que le boycott peut être une solution »
« Non je ne voterai pas, parce que je vois dans ces élections législative du 10 mai une simple formalité afin de légitimer un régime et assurer sa continuité sans plus. Au mieux, un changement dans la continuité de la part de ce régime autoritaire qui après 50 ans d’indépendance ne veut pas lâcher prise et maintient le peuple Algérien otage dans son propre pays sans aucune lueur d’espoir ! C’est pour ça que je trouve que le boycott peut être une solution. Dans un autre monde, j’aurais voté pour Boudiaf, paix à son âme.
Le changement ? Sauf ouverture médiatique, et encore, si elle n’est pas biaisé d’avance avec des chaines de TV comme Chourouk TV ou Ennahar, ou une ouverture très contrôlée avec des nouveaux partis sélectionnés d’avances à deux mois des élections seulement, je n’en attends pas grand-chose. Je m’attends à une énième frustration de la part de notre peuple qui ne se fait plus d’illusion.
Dans l’absolu il doit y avoir une sorte de conférence nationale où tous les forces vives de la nation seraient invitées afin de créer le fondement de la deuxième république Algérienne avec l’armée dans les casernes et le citoyen au déçu de tout ! »
Lila, cadre associatif au Canada : « je ne suis pas politisé »
« Je ne vote jamais car je ne suis pas politisée. Je ne connais pas les personnes qui se présentent ni leur programme, et d’ailleurs je ne m’y intéresse pas. »
Aime L