Les Algériens pourraient mener des opérations contre les terroristes en dehors des frontières

Redaction

L’ambassadeur des États-Unis à Alger et des officiels de haut niveau de la lutte contre le terrorisme ont proposé de partager plus d’informations avec les forces de sécurité algériennes afin de les aider à capturer ou à tuer des terroristes sur leur sol ou dans des zones proches de leurs frontières, rapporte le New‑York Times dans son édition de ce mercredi 27 février. Cette approche reflète le soutien croissant au sein de l’administration américaine pour une action plus énergique contre les extrémistes dans la région depuis l’attaque d’un champ gazier en Algérie, précise la même source.

Dans un câble diplomatique envoyé la semaine dernière au Département d’État, Henry S. Ensher, ambassadeur US à Alger, a considéré que la traque de Mokhtar Belmokhtar, le cerveau de l’attaque d’In Amenas, comme une priorité, rapporte le journal américain. Pour ce faire, il a recommandé à l’administration Obama de dire aux Algériens qu’ils permettent à des drones américains non armés de survoler la bande  frontalière de l’Algérie avec le Mali. Les Américains partageront alors l’information collectée par lesdits drones avec le gouvernement algérien.
Les États-Unis ont longtemps cherché la coopération de l’Algérie dans la lutte antiterroriste, et le partage d’informations avec un gouvernement qui a jalousement gardé sa souveraineté serait une étape importante vers cet objectif, souligne le New-York Times. Pendant l’attaque contre l’usine de traitement de gaz à In Amenas, l’Algérie avait permis à un drone de surveillance Predator américain de survoler le complexe gazier mais avait insisté pour que le drone se retire dès la fin de l’assaut, affirme le journal.
Les responsables américains pressentent un éventuel changement dans la position des responsables algériens quant à leur politique de ne pas mener des opérations militaires en dehors de leurs frontières, croit savoir le journal américain. Les officiels algériens ont récemment déclaré aux États-Unis qu’ils étaient prêts à mener des opérations dans les zones frontalières, selon un responsable américain.
Des mesures énergiques dans la région du Sahel
Selon le New-York Times, Il y a eu un large consensus parmi les décideurs et les responsables du renseignement lors d’une réunion à la Maison Blanche, la semaine dernière sur le fait que Mokhtar Belmokhtar et des membres d’Al‑Qaïda au Maghreb islamique devraient être pourchassés. Mais aucune décision ne semble avoir été prise sur le fait de présenter une proposition formelle aux Algériens, ajoute la même source.
L’idée de prendre des mesures plus énergiques dans la région du Sahel a été soutenue ces derniers mois par Michael Sheehan, le responsable de la lutte contre le terrorisme au Pentagone, ainsi que par Daniel Benjamin, qui était jusqu’au mois de décembre le principal responsable du la lutte contre le terrorisme au Département d’État américain.
La présence plus répandue d’extrémistes au Mali est devenue une préoccupation croissante pour l’ambassadeur américain à Alger ainsi que pour le général Gen Carter F. Ham, le chef d’Africom et pour les responsables de la lutte contre le terrorisme au Pentagone et au Département d’État.
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