La fronde sociale qui bat son plein depuis quelques mois gagne le secteur de la justice. Les avocats montent au créneau. Ce matin, les robes noires ne se précipiteront pas à la cour d’Alger pour défendre leurs clients mais pour plaider leur propre cause.
L’Ordre des avocats d’Alger a, en effet, décidé de reprendre le chemin de la contestation. “Boycott aujourd’hui de toutes les audiences programmées au niveau de toutes les chambres de la cour d’Alger du Ruisseau”. Les autres tribunaux travailleront normalement. C’est le “verdict” prononcé par les membres du barreau d’Alger qui ont tenu samedi une réunion extraordinaire.
Selon le communiqué signé par Abdel Madjid Sillini, les membres du conseil ont mandaté également le bâtonnier pour convoquer une AG extraordinaire qui se tiendra mercredi prochain. La radicalisation du mouvement de protestation n’est pas à écarter à l’issue de cette AG extraordinaire où il est prévu “l’examen de la dégradation des conditions et des droits de la défense ainsi que des graves dérives dans l’exercice judiciaire constatées quotidiennement dans les différentes institutions judiciaires”. Une situation qui évidemment pénalise lourdement voire “gravement” les justiciables. Les robes noires “affrontent les dépassements et les humiliations au quotidien”. Pis encre, “elles sont privées de plaider et de défendre leurs dossiers, et ce, dans le but de minimiser les droits de la défense”, note le communiqué de l’Ordre des avocats d’Alger. Et de faire remarquer que devant le silence de la chancellerie, les avocats ont décidé de prendre leur préoccupation en main.
Lu sur: liberte-algerie.com