Déposée le mardi 25 juin, la demande d’un débat sur la corruption, initiée par le chef du groupe parlementaire du Front pour la justice et le développement (FJD), Lakhdar Benkhelaf, et signée par 65 députés, a été rejetée par le bureau de l’APN, a-t-on appris hier.
Même si aucune réponse «officielle» à la requête de Benkhelaf n’a été donnée, ce dernier, qui soutient avoir «une confirmation» du rejet, «s’étonne», dans un communiqué rendu public hier et dont nous détenons une copie, «de la décision du bureau de l’APN de la demande que j’ai introduite avec 65 autres députés représentant 24 formations politiques sur 28 représentées à l’APN, d’ouvrir un débat sur la corruption qui a touché le secteur de l’énergie et des mines, même si la demande remplit toutes les conditions juridiques, notamment l’article 134 de la Constitution et les articles 69 à 74 de la loi organique 02-99, portant organisation et fonctionnement de l’APN et du Conseil de la nation et les relations fonctionnelles entre les deux chambres du Parlement et entre celles-ci et le Gouvernement, ainsi qu’au règlement intérieur de l’APN».
Dans un communiqué rendu public par l’APN, suite à une réunion de son bureau tenue le 1er juillet, il n’est pas fait état de «l’examen» de la demande.
«Le Bureau a examiné une demande relative au débat de la réponse d’un membre du Gouvernement à une question orale», est-il mentionné dans le communiqué de la chambre basse du Parlement qui réduit ainsi la demande d’un débat général sur la corruption à un débat sur la réponse du ministre de la Justice à la question de Benkhelaf, qui a, rappelons-le, fait «le buzz» à l’APN.
L’initiateur de la demande, qui rappelle que l’ouverture d’un débat à l’APN «a déjà eu lieu trois fois depuis l’avènement du multipartisme», estime dans le même communiqué que «le débat sur la corruption a été remplacé par un exposé du ministre de la Justice sur les affaires Sonatrach 1 et 2 lors de l’adoption, le 2 juillet, du texte de loi relatif à la profession d’avocat».
Même s’il se «réjouit» de l’exposé du ministre, qui a parlé, en évoquant l’affaire Sonatrach 1, «d’un véritable réseau international de corruption dont les ramifications s’étendent à tous les continents», Benkhelaf fait observer que le Parlement, en refusant la demande, aura ainsi «abandonné ses missions au profit de l’instance exécutive».
Le député du FJD n’omettra pas de fustiger, dans le même document, les députés de la majorité, c’est-à-dire ceux du FLN et du RND, qui bloquent, selon lui, toute initiative importante, affichant ainsi leur allégeance à l’instance exécutive.
Il citera dans ce contexte le rejet d’un amendement à la loi sur les avocats proposé par le groupe parlementaire du FJD relatif au «droit des licenciés en sciences islamiques d’exercer la fonction d’avocat».
Il accusera également la majorité de «vouloir étouffer toute voix de l’opposition» en exerçant, selon lui, «la dictature du nombre instituée un certain 10 mai 2012».
Lu sur Le Temps d’Algérie