Le 10 mai prochain aura lieu les élections parlementaires algériennes. Elles vont pouvoir dire si l’Algérie va suivre un changement de politique en emboitant le pas à la Tunisie et en s’engageant vers une transition.
En 2011, l’état algérien a compris qu’il fallait écouter les revendications de son peuple, ainsi le gouvernement prit la décision d’introduire de nouvelles réformes politiques. Un proche de Bouteflika explique que c’est une « démocratie en voie de développement ». Depuis les réformes ont été clarifiées et touchent peu de domaine. Aujourd’hui le gouvernement propose trois grandes décisions : une réforme sur les médias, qui mettrait fin à un monopole sur l’audiovisuel ; une réforme des associations et une loi sur les partis politiques qui devrait ouvrir la porte à de nouveaux partis politiques.
Bien avant le Printemps arabe, la religion était reconnue comme une force majeure dans la politique arabe. C’est d’ailleurs, dans cette même période qu’un nouveau parti émerge : le parti Islamiste qui consolide ses positions à travers le monde arabe. En Tunisie, Ennahda a gagné le plus grand nombre de sièges aux parlementaires quant en Libye son influence est clair.
Les leaders du Middle East et du nord de l’Afrique (MENA) ont contrôlé la sphère religieuse dans leur pays. Malgré l’envie du gouvernement d’éliminer la base religieuse et l’instrumentalisation de la religion cela n’a en rien diminué la cote de popularité de la religion. Dans l’imagination populaire, la religion est devenu par leur mouvement la marque de contestation pour défier les dirigeants du parti unique. D’ailleurs, pour les islamistes c’est comme une évidence que le mouvement religieux est le plus apte à fournir un soulagement économique et social. Seulement les laïcs et les libéraux doutent des engagements démocratiques des Islamistes.
Dessiner une nouvelle constitution à de nouveaux députés donne la chance de déterminer le degré pour lequel la religion affectera le futur de la politique de leur pays. Certains pensent que pour un système politique démocratique, il devrait y avoir une séparation entre religion et état, tandis que cette vision n’est pas plausible dans un contexte Middle East et Nord de l’Afrique, où la religion ne peut pas être séparée de la sphère publique.
On peut tirer quelques leçons du passé sur comment équilibrer les règles démocratique de droit avec les normes religieuses et traditionnel. Selon Barah Mikaïl, Directeur de recherche à la FRID « le degré de religiosité d’une société influencera le rôle des religions joué dans une transition ». Toutefois, les tentatives des minorités à atteindre des gains politiques devraient créer des ségrégations. Ce risque est fort lorsque les communautés et les minorités sont basées sur la religion, c’est d’ailleurs ce qui c’est passé en Irak, ou la transition a apporté une séparation territoriale.
La religion est un enjeu important dans la région du MENA. Les leaders religieux et les influences dominent en Tunisie et en Egypte. Ils forment ainsi une alternative pour former des nouveaux régimes sans le contraste du régime autoritaire. Les prochaines élections seront un fort indicateur concernant la longévité de la politique islamiste. Le plus gros challenge aujourd’hui pour le MENA est de construire un nouvel état moderne qui garantirait la citoyenneté et des droits humains incluant la liberté des croyances.
S. Viniger