Les Fennecs au Mondial, une qualification à plusieurs symboles historiques

Redaction

02 Les fennecs au Mondial, une qualification à plusieurs symboles historiques
Quatorze, dix huit et novembre. Ces trois mots symbolisent tous la guerre ou bien le départ vers la paix. Et pourtant le sujet dont je veux parler est le diamétralement opposé de ce vilain mot (la guerre), inventé et pratiqué par les hommes pour s’entretuer.

Le mot qui anime mon sujet, se rapporte au sport. Créé aussi par les hommes pour s’aimer et s’unir. Le sport est un arbre à multiples branches. Et la branche dont je veux parler, la plus populaire, est le foot ball. Cet objet sphérique qui a conquis la quasi-totalité des cœurs humains que contient la terre. Cet autre objet sphérique qui nous abrite. Y’a –t-il une relation entre l’amour qui nous attache à ces deux objets et leur forme sphérique ? Et y’a-t-il une relation entre cet amour et les guerres entre nous ? C’est aux psychologues de répondre à ces questions, eux qui connaissent bien la géographie des deux hémisphères de nos cerveaux. Revenons aux trois mots, qui ont généré l’inspiration de ce texte.

A vrai dire, la date de 14/11/2009 a hanté les esprits des algériens depuis que le tirage au sort a désigné la composition du groupe. Surtout que la dernière rencontre de ce groupe se jouera au Caire et entre l’Algérie et l’Égypte. Ils savent que cette date sera chaude, parce que l’enjeu sera de taille. C’est ce jour là qui désignera le mondialiste. Ayant déjà vécu plusieurs expériences (surtout celle de 1989), les algériens savent aussi que le vainqueur ne sera pas désigné par le football mais par d’autres pratiques, qui n’ont aucun lien avec l’éthique sportive.

Se prenant pour la meilleure, l’Égypte s’est vue en Afrique du sud avant l’entame de la compétition. Mais une fois la vérité des terrains a commencé à montrer la véritable valeur de chacun et constatant que ses adversaires, l’Algérie surtout, sont aussi dotés de savoir faire footballistique et d’ambition, elle a commencé à revoir sa note de calcul. L’inexactitude de ses calculs est révélée par sa lourde défaite (3à1) devant l’Algérie. Ses responsables veulent se leurrer tout en leurrant les autres, en inventant de faux alibis (intoxication, envoûtement et je ne sais quoi) mais dans leur for intérieur ils savent que, malgré pharaons qu’ils sont, ils sont faibles devant ces redoutables fennecs.

C’est depuis le 11 octobre 2009, jour de la victoire (achetée selon le capitaine zambien) de l’Égypte sur la Zambie à Lusaka, que l’enjeu de la rencontre au Caire a augmenté en intensité. Son espoir ressuscité, l’Égypte commence à chercher les stratégies (même injustes) pouvant lui ouvrir la brèche vers le pays de l’homme juste, Nelson Mandela. Son objectif étant la qualification, elle ne se soucie guerre de la manière. Ayant un handicap de deux (02) buts et trois (03) points pour que leur équipe atteigne le rang de l’équipe nationale algérienne, les responsables égyptiens , sportifs et politiques confondus, misaient pour une victoire par au moins deux buts d’écart, en préparant tous les moyens, extra sportifs compris. Depuis le 11 octobre , comme si le temps s’est arrêté , les esprits de la majorité des deux peuples, des algériens du moins, n’étaient hanté que par le 14 novembre 09. Chacun de son côté, mène sa guerre psychologique d’avant match, à sa façon. Dans ces guerres, il y a des bonnes, il y a des mauvaises. Ayant un avantage de 3 points et de 2 buts, sur son adversaire, l’Algérie, sportivement parlant, malgré l’affluence nombreuse des égyptiens au stade du Caire, avait les pronostics en sa faveur. Surtout que du point de vue, technique, cohésion et jeunesse de sa composante, elle est supérieure à l’équipe égyptienne. L’un des anciens joueurs de l’équipe nationale, et pas des moindres, SAIB MOUSSA, en l’occurrence, avait dit avant le 14/11/2009, « on ne doit pas calculer sur combien on va perdre, mais sur combien on va gagner, la pression est sur le dos des égyptiens, puisqu’ils sont derrière nous. ». Théoriquement, la thèse est très juste, mais, dans la pratique, ce n’est pas le football qui décide.

De l’autre côté, en Égypte, les responsables qui gèrent le football, convertissaient les verbes en balles. Quand un responsable disait aux supporters : « faites ce que vous voulez des algériens. » on peut tout comprendre, sauf un bon accueil. « Gouverner c’est prévoir », ce qu’a prévu ce responsable est mis en pratique le 12/11/2009, deux jours avant la rencontre. Voulant découdre avec une équipe anéantie, les égyptiens ont visé directement les acteurs. A la place de fleurs, on a offert des pierres sur les têtes des joueurs. Au lieu de cordon de sécurité, le chemin, menant de l’aéroport à l’hôtel, est jonché d’égyptiens armés de haine et de caillasses. Et ils se sont bien entraînés, puisque ils ont touché trois joueurs physiquement, en les blessant, et toute l’équipe moralement, en transformant un match de football en conflit homicide (frapper c’est tuer). Je n’ose pas dire fratricide. Ne nous gargarisons pas de fausses appellations. Il n’est pas ton frère celui qui te veut du mal. La question qui se pose : « en visant l’intégrité physique des joueurs, avec qui les égyptiens, veulent-t-ils découdre pour se qualifier ? » veulent-t-ils anéantir l’équipe et se qualifier sans jouer ? Tout y est sauf la raison…. Puisque cette raison n’y est plus, depuis cette date de 12 novembre, surtout que la FIFA n’a vu les événements qu’avec un demi œil et ne les a entendus qu’avec une demi oreille, l’espoir des algériens a subi une réelle altération. Aux blessures subies dans les terrains de football, les joueurs en ont récoltés d’autres des mains des faux frères dans un bus censé les transporter vers le lieu de repos (hôtel). Ajouter à cela, les répercussions sur le moral, il ne devait rester de l’équipe que le nom.

Quelles seront longues et dures les quatre vingt dix minutes théoriques que durera la rencontre ! Le désespoir a gagné en intensité, quand les égyptiens ont marqué leur but dès l’entame de la rencontre. Le pessimisme a remplacé l’optimisme qui a occupé nos esprits depuis le sept juin 2009, le jour où nous avons dit aux égyptiens que vous n’êtes pas le leader du groupe, en les battant avec l’art et la manière par trois buts à un (et ce n’était pas cher payé). On imaginait un score fleuve contre notre chère équipe. Touchés dans leur amour propre, nos joueurs se sont surpassés, ont repris les choses en main et se permettaient même de dominer plusieurs phases du jeu. Le score de un à zéro, synonyme de notre qualification, a duré 95 minutes. Mais à la 96eme minute, un deuxième but, a remis les compteurs à zéro. Oscillant entre la déception et l’espoir, les algériens sont restés timorés. Le lendemain, les emblèmes nationaux, quoiqu’ils n’aient changé ni de lieu ni de position, paraissaient en berne. A vrai dire c’est nos esprits qui sont en berne, parce que vidés de l’espoir qui les habitait, ils sont occupés par la déception. Cela n’a duré que quelques heures. Après avoir digéré la défaite, on a commencé à bénir l’arbitre qu’on maudissait la veille. Les six minutes qu’il avait rajoutées sont salutaires. C’est ce temps additionnel, jugé excessif au départ, qui a permis au deuxième but d’atténuer l’excès d’acharnement des égyptiens. En se nourrissant de fausses et éphémères espérances, ils ont oublié leur violence en fêtant leur fausse victoire. Ce qui a permis aux algériens d’éviter le pire, même si le mauvais ils en ont beaucoup goûté.

On ne sait si c’est programmé par les arcanes des centres de décisions ou bien c’est le résultat du hasard, mais à bien réfléchir, la sagesse aurait décidé un tel sort. Toutes nos excuses et Merci Monsieur l’arbitre, vous nous avez énervés un instant, mais vous avez sauvé beaucoup d’instants aux vies humaines. Le quinze novembre au soir, l’espoir, presque éteint le quatorze, après le match, est rallumé d’une manière plus vive que le treize. Surtout après la décision des instances suprêmes de faciliter le déplacement du public algérien à Khartoum. Psychologiquement, cette fois ci, nos joueurs sont plus favorisés que leurs adversaires. Par rapport à l’enfer vécu au Caire, l’équipe algérienne se sent au paradis à Khartoum. surtout qu’ils sont chaleureusement accueillis par les soudanais. Tandis que les égyptiens, trop chuchotés chez eux, vont se retrouver amoindris psychologiquement, en dehors de leur base, face à une galerie algérienne égale à la leur en matière de nombre, mais supérieure en art de supporter. Un entraîneur d’envergure internationale, qui gagne sa croûte en Égypte, avait prédit le contraire avant le match d’appui. Et pourtant c’est facile à trouver, quand on fait la sourde oreille au ventre. Revigorés par l’accueil des soudanais et le nombre des supporters qui les ont rejoints, nos joueurs sont redevenus neufs, moralement et physiquement.

« A quelque chose près, malheur est bon, », les suspensions du grand gardien GAOUAOUI et du milieu de terrain LEMOUCHIA, se sont transformés en inconvénients avantageux. Le gardien remplaçant, CHAOUCHI, à priori sous estimés par les égyptiens, est devenu le héros du match, et YABDA a démontré tout son talent. La note de calcul des égyptiens est encore une fois faussée. De fausses prévisions, ils en ont commis. Leur presse qualifiait ANTAR YAHIA de maillon faible de l’équipe, mais, heureusement pour nous, et malheureusement pour eux, c’est ce maillon fort d’une chaîne forte qui a marqué le but, signature du visa pour le mondial 2010, le premier en Afrique dans l’histoire. Ils savent qu’il est fort, mais ils voulaient exercer des influences négatives sur son moral. Ils ont commis le contraire. C’est donc par ce but de ce vrai ANTAR, que se termina le dix huit et débuta la joie des algériens tout en laissant les égyptiens gérer leurs sentiments à leur façon.

Ce qui est aberrant, c’est les mensonges proférés par les politiques égyptiens, à l’heure où la technologie a l’œil partout et la position de leurs artistes qui se sont défaits de la sagesse de toute personne de culture qui se respecte, en obéissant à leur égocentrisme étroit et en proférant des qualificatifs dégradants à l’Algérie. Pays qu’ils considéraient comme leur deuxième patrie (blad ettani) et son peuple comme frère, à chaque fois qu’on les accueillait. Là où il y a insulte, il n y a pas de culture et là où il y a culture, il n y a pas d’insultes. Selon le gouvernement soudanais, il n y a pas eu de dépassements, ni avant, ni durant ni après le match, à Khartoum, mais le pouvoir égyptien, en a inventé. Même l’égalisation en terme de caillassage de bus des joueurs. Mais nos tireurs sont mal entraînés puisqu’ils n’ont blessé aucun joueur. Il n’ y a pas de haine, il y a les preuves de la haine. Donnez des preuves si vous en avez. Même quand ils veulent mentir, en essayant de faire pénétrer les abeilles, grosses comme des bœufs, dans les ruches, ils récoltent l’effet de boomerang. Leur gardien de but, 2eme capitaine par-dessus le marché, déclare que : « …ce sont les supporteurs algériens, qui étaient nombreux au Caire qui attendaient le bus pour l’attaquer, dans le but d’annuler le match ». Ce mensonge est trop gros pour traverser les mailles de l’entendement. Mais supposant qu’il arrive à traverser, à qui incombe la sécurité au Caire ? À la police égyptienne ou bien à la police algérienne ? A l’égyptienne évidemment. Donc même si cette incongruité était une vérité, c’est sur le dos des responsables égyptiens qu’elle se repose. Ce même personnage a vu « des armes blanches chez les pseudo journalistes algériens derrière ses buts. ». Par cette déclaration, il remet en cause le rôle de la sécurité soudanaise et des organisateurs.

C’est du n’importe quoi. Mais, il a quand même dit une vérité en déclarant que : « si nous n’avions pas été poussés par nos supporteurs au Caire, on aurait jamais gagné. ». Cette phrase est une vérité qui résume tout. C’est une façon d’avouer l’infériorité technique de l’équipe égyptienne devant l’algérienne. S’il avait gardé cette sportivité, il n’aurait pas refusé de parler à un algérien qui voulait évoquer avec lui le volet technique du match à khartoum. Mais la sportivité, on la trouve ailleurs, là où on ne crie pas leur islamité sur tous les toits, mais ils l’appliquent même aux dépens de soi. En passant de la main le but qualificatif au mondial, Thiry Henry, a non seulement avoué sa faute, mais il avait déclaré qu’il aurait aimé que le match soit rejoué pour que sa conscience se tranquillise. Voilà ce qu’on appelle la sportivité. Et Irlande qui, pourtant, méritait de passer, de l’aveu des français, n’est pas sortie du cadre purement footballistique. Ils n’ont pas inventé d’arguments fallacieux. Ils ne se disaient pas frères, mais ce match n’a pas divisé la France et l’Irlande.

Lors de la dernière coupe du monde, ZIDANE (le vrai), après le geste qui lui a coûté le carton rouge, avait dit : « on condamne la réaction, mais on ne condamne pas la provocation » .c’est une phrase très lourde de sens et philosophique. Par là il veut dire, on condamne l’effet au lieu de la cause. La cause, c’est au Caire qu’elle est née. Donc ce sont les égyptiens qui avaient commencé le 14 au Caire, et c’est la logique qui a tranché le 18 à Khartoum et ce sont les algériens qui ont fêté leur qualification amplement méritée, le 19 (il rappelle le lendemain des accords d’Evian). En tout cas, malgré tout le mal que vous nous avez fait, par cette victoire, en plus de la qualification au mondial 2010, qui se déroulera dans un pays très symbolique, nous avons obtenu d’autres victoires :

1- Confortement de l’union entre tous les algériens, à travers tout le territoire. L’amour du drapeau, notre cher dénominateur commun, est devenu l’apanage de tous les algériens, toutes couches sociales et appartenances politiques confondues, là où ils se trouvent (dans et hors du pays). C’est la plus grande victoire. Honneur à toi notre équipe nationale, staff et joueurs.

2-Nous avons découvert le vrai sens du mot : « fraternité ». Lien que la langue prononçait à tout bout de champ, mais qui s’est totalement dénaturé là où il devait se raffermir davantage. Le sport est inventé pour unir les peuples, pas seulement les frères.

3-En choisissant le soudan, les égyptiens pensait qu’il suffit d’être voisin géographique pour s’aimer, finalement, ils ont découvert que pour s’aimer il faut être voisin de cœur. Les soudanais ont accueilli les algériens d’une manière la plus courtoise, malgré les 5000 Kms qui séparent leurs pays. Merci Soudan.

Mais, ne raisonnant pas par syllogisme, et par respect à la bonté de certains (à l’image de ABOUTRIKA), on peut passer l’éponge sur les fautes de la majorité inconsciente, guidée par la minorité opportuniste. Les algériens sont connus par leur générosité et leur sens d’analyse. Ils savent que la rancune dénature les qualités humaines. Leur pays ne porte pas le qualificatif de « Mère du Monde », mais respectueux des autres qu’il est, il est respectable partout. Pour mériter l’appellation de « OUM EDDOUNIA », il faut avoir de l’affection envers tous les êtres humains. Il n y a pas plus affectueux qu’une mère.

PS : Je ne suis pourvu d’aucune notion de numérologie, mais avec ce match le chiffre onze (11) revient à chaque fois. Il s’est déroulé le onzième (11e) mois de l’année (mois historique pour notre pays) en 2009 (2+9=11), il coïncide avec la quarante septième (47e) année de notre indépendance (4+7=11) et nous sommes qualifiés pour jouer le mondial 2010, à quelques jours du cinquante sixième (56e) anniversaire du déclenchement de notre guerre de libération (5+6=11). Et quand on sait que sur le terrain de football, il y a deux équipes de onze (11) qui s’affrontent, je pense que les numérologues ont des conclusions à tirer.

ANNARIS AREZKI

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