Les malades, premiers produits d’exportation hors hydrocarbures

Redaction

Après Bouteflika hospitalisé à Paris et le ministre Messahel à Bruxelles, on apprend que Sidi-Saïd, l’éternel secrétaire de l’UGTA, a été hospitalisé à Genève, tout comme Belkhadem (dont on ne sait plus de quoi est-il secrétaire) a été hospitalisé à Madrid. Quatre capitales qui rendent capitale l’idée que nationalistes, islamistes et syndicalistes algériens ont quelque chose en commun : il faut tomber malade dans son pays mais se soigner en Europe.

La sphère dirigeante, qui commence sérieusement à ressembler à une salle d’attente d’hôpital, semble pourtant avoir adopté un plan géostratégique ; Belkhadem se soigne en Espagne parce que le FLN réclame la repentance de la France, mais le président du FLN, Bouteflika, se soigne en France chez les militaires, comme s’il était en guerre. Contre qui ? La Suisse ? Elle est neutre, c’est probablement pour cette raison que Sidi Saïd, patron des ouvriers, s’y soigne avec l’argent des travailleurs en phase terminale. Ce qui n’est pas le cas de la Belgique, toujours divisée en deux sur la base d’un conflit ethnique, ce qui a peut-être poussé Messahel, ministre des Affaires maghrébines, à s’y soigner. A défaut de comprendre ou de construire un grand hôpital à Alger ou à Aflou, il y a urgence pour l’Algérie d’investir dans un hôpital européen, ne serait-ce que pour rassembler la troupe des malades et créer de l’uniformisation.

Où vont se retrouver, en fin de tournée diplomatique, ces quatre malades ? A Alger, pour faire le point. Sur quoi ? La médecine nationale ? Non, sur la succession. Si Bouteflika revient en forme, il briguera un quatrième mandat. S’ils s’en sortent, Sidi-Saïd poursuivra son œuvre à travers un 10e mandat à la tête de l’UGTA et Messahel ses affaires maghrébines qui ne marchent pas. Quand à Belkhadem, s’il revient sain et sauf d’Espagne, il va certainement continuer à nous rendre malades. Sans prise en charge à l’étranger.

de Chawki Amari, Lu sur El Watan

Quitter la version mobile