Les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord risquent de perdre plus de 300 milliards de dollars si les effets de la crise économique et financière mondiale dont une chute vertigineuse des prix du pétrole ne s’estompent pas, souligne un rapport du Fonds monétaire international (FMI).
Des pays comme l’Algérie seront plus vulnérables pour faire face à cette situation, estiment les experts de l’institution de Bretton Woods. Les prévisions de cette dernière sont plutôt sombres. L’Algérie, à l’instar des 12 autres producteurs de pétrole brut, connaîtront une baisse de la croissance de deux points, passant de 5,6% à 3,6% durant l’exercice en cours, précise encore le FMI.
Les recettes pétrolières de ces pays vont diminuer de moitié en 2009 en raison, notamment, de la baisse de la demande déjà amorcée en 2008 et qui a été à l’origine de la réduction de la production de plusieurs pays producteurs. Réduction qui n’a pas eu trop d’effet sur les cours qui restent bas, a expliqué Ahmed Massod, directeur du département du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale au sein du FMI.
Les prix du baril de pétrole brut ont perdu 75% de leur valeur depuis juillet dernier où ils avaient atteint un seuil record avant que l’économie mondiale n’entre en récession. La plupart des pays concernés vont devoir rationaliser leurs dépenses publiques, a préconisé le FMI.
Poursuite des investissements publics
L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle allait enregistrer un déficit de 17 milliards de dollars. L’Algérie a, quant à elle, vu ses recettes pétrolières diminuer de plus de 3 milliards de dollars, soit 77 milliards de dollars au lieu des 80 milliards attendus. Mais le manque à gagner sera plus important en 2009.
Actuellement, les douze pays cités dans le rapport du FMI enregistrent, indique-t-on, un excédent de plus de 400 milliards de dollars qui va se transformer en déficit de 30 milliards de dollars, toujours selon l’institution dirigée par le français Dominique Strauss-Khan.
Le rapport du FMI a eu à étudier les situations de douze pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, à savoir l’Algérie, le Bahreïn, l’Iran, l’Irak, Kuwait, la Libye, Oman, Qatar, l’Arabie saoudite, le Soudan, les Emirats Arabes Unies ainsi que le Yémen.
Le gouvernement algérien ne compte pas serrer, pour autant, la ceinture. Le ministre des Finances avait indiqué, dans ses précédentes déclarations, que l’Algérie dispose de ressources suffisantes pour maintenir le rythme actuel des investissements publics. Il avait souligné que la politique de désendettement, sa gestion du taux de change et l’épargne cumulée dans le fonds de régulation des recettes permettront à l’Algérie de poursuivre son programme d’investissements sans restriction et même de financer à son aise le plan quinquennal de 2009-2013 sans encombres et sans craindre de se retrouver dans une situation financière délicate, même si le prix du baril de pétrole se maintient au dessous des 40 dollars. Selon lui, l’Algérie, qui est un pays mono-exportateur, doit cependant mettre à niveau son économie.
Yasmine Idjer
Source: www.lefinancier-dz.com