Visiblement, les supporteurs du courant salafiste radical algérien n’ont pas peur du ridicule. A chacune de leurs sorties, ils confirment l’écart qui sépare leur projet obscurantiste de la réalité de la société algérienne.
Ce week-end, le fameux Cheikh Abdelfatah Hamadache Zeraoui, chef du parti islamiste non agrée Front de la Sahwa Islamique algérien, s’illustre encore une fois par un appel des plus rocambolesques. En effet, celui-ci a appelé, à travers un quotidien arabophone réputé proche des islamistes, « l’épuration des rues et villes algériennes des débits de boissons alcoolisées et des lieux de débauche ». Ce courant marginal qui veut se substituer à l’Etat espère « mobiliser des associations et des comités de quartiers » pour réussir son « opération ». Le meneur de ce mouvement, Cheikh Hamadache, qui arrive très difficilement à rassembler une bonne dizaine de « fidèles » à ses côtés lors de ses manifestations dans la capitale, compte étendre son action sur 14 wilayas côtières. Dans une déclaration au même journal, Hamadache précise que, selon leurs « recensements et études menées sur le terrain », il y aurait un peu plus de 5000 maisons closes et lieux de prostitution au niveau des principales villes côtières du pays.
S’il est bien connu que ce courant marginal de la société algérienne est hostile à tout autre mode de vie que le leur, inspiré du wahabisme de l’Arabie Saoudite, leur entêtement à imposer leurs mœurs soulève bien des questionnements. A travers cette action, Abdelfatah Hamadache entend-il mettre en œuvre son projet de création d’une police des mœurs en Algérie ?
Le retour, ces derniers temps, du discours islamiste radicale haineux des années noire du FIS ne semble pas inquiéter les dirigeants du pays. Ceux-ci continuent de fermer l’œil et tolérer ce discours difficile à digérer pour un peuple qui a connu dans un récent passé les conséquences de l’islamisme radical.