« Méprisés » et « insultés », les Algériens de l’étranger en appellent aux Fennecs

Redaction

Le collectif Contre la cherté du transport vers l’Algérie (CCTA) a rendu publique ce vendredi une lettre ouverte adressée aux footballeurs de l’équipe nationale, récents huitièmes de finalistes du Mondial brésilien, les missionnant auprès du gouvernement pour faire entendre leurs revendications.

“Chers compatriotes de l’équipe nationale, comme votre réussite a été exploitée politiquement à Alger, vous avez dorénavant accès directement au Président de la République, aux ministres, et à tous les grands responsables algériens : votre parole a maintenant du poids à Alger. (…) C’est donc pour cette raison que nous vous demandons d’être les porte-parole de la diaspora algérienne. C’est-à-dire, les représentants de vos familles, de vos amis et de tous vos concitoyens à l’étranger.”

Le collectif Contre la cherté du transport vers l’Algérie (CCTA) espère bien profiter de la nouvelle notoriété des Verts, qualifiés au Brésil pour la première fois de leur histoire en huitièmes de finale d’une Coupe du monde, pour faire bouger les choses au plus haut niveau. Le groupe de pression cible en premier lieu les tarifs “prohibitifs” pratiqués par les compagnies aérienne et maritime nationales, mais dénonce plus globalement le « mépris passé de l’escroquerie aux insultes » à l’encontre des sept millions d’Algériens de l’étranger et les entraves du pouvoir pour restreindre les échanges avec leur pays d’origine.

Il déplore notamment la suppression du poste de ministre de la communauté algérienne à l’étranger, la difficulté des ressortissants de la diaspora à faire valider leur diplôme en Algérie, ou encore la réticence des centres culturels, consulats et ambassades algériens à l’étranger à embaucher des bi-nationaux.

« Les clients n’ont pas à payer la médiocrité d’Air Algérie »

La missive adressée ce matin aux footballeurs de l’équipe nationale arrive au lendemain de la nouvelle polémique déclenchée par les propos du ministre des transports Amar Ghoul devant l’Assemblée nationale populaire. Le représentant du gouvernement avait déclaré que si Air Algérie n’appliquait pas la baisse de ses tarifs estivaux, qu’il avait pourtant exigée lui-même début juin, c’est pour ne pas menacer sa “rentabilité”.

“C’est surtout le signe d’une mauvaise gestion de la part d’une compagnie largement en sureffectif!” s’indigne Salah Hadjab, porte-parole du collectif CCTA, pour qui la compagnie est un symbole du clientélisme qui gangrène l’Algérie depuis des années. “Les usagers n’ont pas à payer cette médiocrité. Tout cela n’est que du bruit médiatique pour laisser croire qu’on fait quelque chose.”

L’Algérie dans les destinations les plus chères du monde

Lancé en 2012, le mouvement basé à Paris revendique pour les algériens de l’étranger la possibilité de régler ses billets en dinars depuis le sol algérien -impossible aujourd’hui-, la fin du “harcèlement douanier et des contrôles interminables” pour les bi-nationaux dans les ports, aéroports et gares du pays, mais aussi et surtout une plus grande ouverture à la concurrence du marché des transports en Algérie.

Sur ce dernier point, la situation semble s’être améliorée ces derniers temps avec une offre plus importante de compagnies aériennes à bas-coût -notamment espagnoles. Mais les vols depuis ou vers l’Algérie demeurent parmi les plus chers du monde : 0,14€/km pour un Paris-Alger, contre seulement 0,04€/km pour un Paris-Bangkok par exemple.

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