l’UGTA appouve la loi de fianances complémentaires. 10 quiestions à l’Union Générale des Travailleurs

Redaction

Abderrahmane MEBTOUL

L’UGTA étant une grande organisation syndicale qui a marqué l’histoire de l’Algérie, et c’est son droit le plus absolu, approuve les dispositions contenues dans la loi de finances complémentaires.

Personne en 2009 ne pouvant se targuer d’être plus nationaliste qu’un autre, nos parents à l’instar de toutes les régions d’Algérie ayant payé un lourd tribu durant la guerre de libération nationale, en tant que modeste expert en économie, je me permets de lui poser dix questions. Peut être que l’UGTA a d’autres données que la population algérienne ignore dans sa majorité et nous espérons qu’elle va nous éclairer.

1 – Combien a coûté au trésor public l’assainissement des entreprises publiques entre 1991/2009 / et le programme de relance public 2004/2009 et quels ont été les résultats sur la performance sur l’économie et les entreprises publiques ?

2- L’ UGTA a-t-elle d’autres informations que ceux annoncées par différentes sources officielles : plus de 40 milliards de dollars US d’assainissement des entreprises publiques (de quoi construire plus d’un million de logements F3 et plusieurs centaines de milliers d’emplois) et plus de 70% de ces entreprises publiques étant en déficit structurel selon les données de 2007/2008 du Ministère de la promotion de l’investissement et le programme serait 2004/2009 serait clôturée pour environ 200 milliards de dollars avec un taux de croissance moyen de 3% (croissance de la population active dépassant 3,4%), le premier magistrat du pays ayant reconnu que les résultats ne sont pas proportionnels aux dépenses ?

3- Combien emploie le secteur public industriel en 2009 et l’ensemble du secteur public économique : les données de moins de 180.000 et tout le secteur public économique 600.000, sont –elles justes alors que la demande additionnelle d’emplois varie entre 450.000 et 500.000 empois par an qui s’ajoute au taux de chômage actuel avec des données officielles les plus contradictoires : 1% pour le Ministère du travail, 11% dans plusieurs communiqués du conseil du gouvernement, et plus de 12% selon l’ONS et plus de 20/25% selon les organismes internationaux si l’on soustrait la sphère informelle ?

4- Comment améliorer le pouvoir d’achat de la population algérienne (taux d’inflation 4,5% en 2008, certainement 5% en 2009 selon l’officiel et Smig à 120 euros) avec une exportation hors hydrocarbures de 2% et une production de moins de 20% de véritables entreprises, du fait qu’il faille ne pas faire l’erreur d’autonomiser les secteurs dont le BTPH qui est lui même irrigué par le secteur des hydrocarbures via la dépense publique ?

Le tout Etat avec le retour en force des entreprises publiques avec une régulation administrative comme en 1970 , même la Chine et la Russie fondateurs du communisme n’ont pas cette démarche, qu’il ne faut pas confondre avec l’Etat régulateur stratégique, est –il la solution miracle en ce monde interdépendant ? Au moment ou en XXIè siècle le pilier du développement est la connaissance, condition fondamentale d’une exportation ors hydrocarbures, que pense l’UGTA d’un salaire d’un professeur d’université en fin de carrière de 700 euros (moins de 600 euros en retraite) contre 3000 euros pour les sénateurs et les députés et de l’envolée des emplois rentes ?

5- Le modèle de la Corée du Nord ou de Cuba est-il donc la solution pour l’Algérie? Dans ce cas est ce qu’une loi dan le cadre des conventions internationales est –elle rétroactive ou pas et l’Algérie possède t-elle le savoir faire technologique et organisationnel pour se passer des étrangers ? L’Algérie doit-elle donc abandonner l’option de ‘économie de marché ?

6- La crise mondiale actuelle est t –elle due à la crise des prêts hypothécaires, ce que tout les dirigeants du monde (le G20) et spécialistes affirment, ou est ce que pour l’Algérie le risque est due aux crédits à la consommation ? Dan ce cas quelle est la part par rapport aux importations (40 milliards de dollars en 2008) de ces crédits à la consommation, et l’UGTA a-t-elle d’autres données de celles de l’ABEF qui donne environ 1,3 milliard de dollars pour 2008 avec seulement 2/3% d’insolvables, 97% des emprunteurs ayant remboursés ? Dan ce cas quel sera l’impact sur le niveau d’endettement des ménages ?

7- Ne risque t-on pas de favoriser le crédit informel et surtout quelles mesures pour intégrer la sphère informelle dominante produit de al bureaucratie engendrant une corruption socialisée source de démotivation qui selon certaines données contrôleraient 40% de la masse monétaire en circulation ? Comme le postulent tous les grands économistes le crédit et le respect du contrat ( Etat de droit et bonne gouvernance ), ne sont-ils pas la base de l’économie moderne ?

9- Que pense l’UGTA de cette introduction du crédit documentaire et l’obligation faite à tout PDG de se déplacer personnellement à la douane ou au registre du commerce alignant le PDG de Sonatrach à une PME employant moins de 10 personnes ?

9- Cette mesure aura-t-elle un impact significatif sur la réduction des importation et dans ce cas la production locale, qu’il faut effectivement encourager, fonctionne t-elle avec une intégration à 100% ou n’avons-nous pas en majorité des unités de montage avec des inputs totalement importés : donc quelle est la part de l‘intégration (inputs locaux) et des consommations intermédiaires importées en moyenne au niveau de la comptabilité des entreprises ?

Sachant que l’UGTA privilégie les intérêts supérieurs du pays, organisation que je respecte à l’instar de toutes autres organisations syndicales, seul un dialogue fécond et contradictoire productif, loin de toute sinistrose mais également de toute autosatisfaction source de névrose collective, permettra de construire, tous ensemble, une Algérie prospère au profits de nos enfants.

Cela renvoie, à mon humble avis, à l’urgence d’une gouvernance rénovée loin de la logique rentière actuellement dominante en améliorant le milieu des affaires évitant de dénigrer gratuitement tant le privé national qu’international car s’ils n’investissement dans des créneaux à moyen et long terme, c’est que le mal profond est surtout en nous, (panne des réformes), dans la pratique des affaires il n’ y a pas de sentiments. Il s’agit de privilégier l’entreprise créatrice de richesses qu’elles soient publiques ou privées dans un univers concurrentiel( loin de tout monopole qu’il soit public ou privé) , l’espace euro- méditerranéen tout en n’oubliant pas le continent Afrique étant l’espace naturel de l’Algérie) en levant impérativement toutes les contraintes d’environnement ( la lutte conte le terrorisme bureaucratique, le système financier sclérosé, le foncier économique et l’adaptation nécessaire du système socio-éducatif , en détérioration , en améliorant la qualité .

Le 12 août 2009 Professeur Abderrahmane MEBTOUL, pour algerie-focus.com