L’Etat ne veut plus d’un nouveau front social en ébullition qui risque de le déstabiliser dangereusement. Pour ce faire, les autorités publiques ont décidé d’augmenter les salaires des médecins généralistes de la Santé publique. Ces derniers bénéficieront d’une augmentation de salaire de 70 % maximum, a annoncé mardi à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès.
« Nous sommes parvenus (à nous entendre) sur une augmentation de 70 % du salaire net des médecins généralistes », a indiqué. Ould Abbès lors d’une réunion de concertation, d’information et de communication avec les représentants du Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMG). Le ministre de la Santé a qualifié ce salaire de « salaire de dignité » pour les médecins, qualifiant d' »inacceptable » qu’un médecin généraliste stagiaire débute avec un salaire de 32.000 DA, alors qu’il a eu un cursus bac+7.
Ould Abbès s’est engagé à ce que cette augmentation touche également les pharmaciens et les chirurgiens dentistes. Evoquant le régime indemnitaire, il a relevé qu’il concerne tous les autres corps du secteur médical, expliquant que « l’ancrage juridique a été mis en place pour l’ensemble des corps ». Cela n’est pas le cas des médecins spécialistes qui ont exigé la promulgation de leur statut pour ensuite discuter du régime indemnitaire, a noté le ministre de la Santé. Or, a-t-il encore expliqué, l’amendement d’un statut demande du temps et si cela dépassait le 30 juin, ce seront 6.000 médecins spécialistes de la fonction publique qui seraient privés de l’effet rétroactif de leurs augmentations, soit à compter de janvier 2008.
Dans ce cadre, il a précisé que les régimes indemnitaires de tous les corps devraient être prêts dans une semaine au plus tard et ne restera alors que celui des spécialistes. Le ministre de la Santé a affirmé que les augmentations qui vont toucher l’ensemble des corps de la santé vont coûter à l’Etat quelque 50 milliards de dinars. Ces augmentations salariales vont se répercuter positivement sur la prise en charge des malades, a-t-il souligné.
De son côté, le président du SNMG, Dr Salah Laouar, s’est dit « satisfait » de l’annonce du ministre, soulignant qu’il s’agit du « couronnement de négociations » avec le ministère de tutelle. « Nous attendons les détails de ces augmentations et des primes qui ont été acceptées », a-t-il dit, ajoutant que « dans l’ensemble ce qui a été entrepris répond aux préoccupations des médecins généralistes ». « Notre syndicat a oeuvré, depuis sa création, à la promulgation d’un nouveau statut », affirmant qu’il a entamé avec le ministère de la Santé « la dernière ligne droite pour parachever le statut dans sa globalité ».
RAF