Et maintenant ? C’est la question que se posent tous les Algériens à présent. Et maintenant, que la grogne sociale a été réduite au stade alimentaire, que les revendications populaires ont été maitrisées à coup de matraque, que les aspirations politiques assujetties par un simulacre de débat, que va faire Bouteflika ?
Encore une fois, le Président a vaincu, et ses ennemis et ses amis. Que va-t-il faire donc ? A en croire certains de ses proches, le Chef de l’Etat entend réellement réformer le fonctionnement de l’Etat. Ce qu’il n’aime pas, c’est qu’on le lui impose, d’où le terme «consultation» au lieu de débat ou de conférence nationale.
Ira-t-il au fond du problème algérien ? Nul ne le sait. Mais un rappel s’impose dans ces conditions. L’Algérie de 2011 n’a pas besoin d’importer un modèle démocratique tout fait et le Pouvoir n’a vraiment pas intérêt à agir de la sorte pour faire taire quelques capitales.
L’Algérie d’aujourd’hui a juste besoin de quelques éléments de justice qui feront que la démocratie aille de soi, sans manuel, ni mode de fonctionnement imposé.
Bouteflika pourra ainsi se contenter de trois réformes simples et on ne peut plus efficaces : Redonner à la Justice son vrai pouvoir et lui offrir son indépendance, réhabiliter les assemblées élues et assainir la Presse.
On n’a que faire des slogans romantiques. Pour nous, l’Algérie ira bien le jour où le juge pourra convoquer le Président, l’élu aura son mot à dire face au wali et le journaliste fouiner là où ça ne le regarde pas. Le reste n’est que cosmétique.