Sans citer de nom, Moustafa Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT), menace de rompre les relations avec les pays voisins qui accueillent des partisans de l’ancien dictateur, Mouammar Kadhafi. Sa famille ayant trouvé refuge depuis août dernier à Alger.
Lors d’une conférence de presse samedi dernier, le chef du CNT a déclaré que « nos relations futures seront basées sur le niveau de coopération de ces pays sur cette question » et poursuit sa menace en déclarant que « si ces pays ne coopèrent pas avec nous sur cette question, leurs relations avec la Libye pourraient arriver à un point dangereux ». Ainsi il affirme formellement qu’il y aura une rupture dans les relations diplomatiques avec les pays qui ne coopéreront pas.
Moustafa Abdeljalil, sans toutefois les citer, accuse les pays voisins de donner « asile à des ennemis du peuple libyen et d’ignorer des demandes du procureur libyen en vue de leur extradition ». De plus, ces pays n’ont pas empêché les partisans de l’ancien régime de provoquer des violences et de commettre des crimes contre le peuple libyen, selon le chef du CNT. D’un ton ferme, il affirme que son « peuple ne pardonnera jamais à ceux qui ne leur remettent pas de criminels ».
Alger a apporté son soutien au dictateur jusqu’à la fin de son règne, c’est d’ailleurs là-bas que la famille Kadhafi a trouvé refuge. Aïcha, fille de Kadhafi, s’est réfugiée en Algérie d’où elle a appelé à « se révolter contre le nouveau gouvernement » de Tripoli. Et ne cesse depuis le décès de son père d’appeler le peuple libyen à se venger de sa mort. Quant à Saâdi Kadhafi l’asile lui a été octroyé au Niger pour des « raisons humanitaires » selon le président nigérien, Mahamadou Issoufou.
Le chef du CNT ne s’est jamais rendu en Algérie malgré les visites annoncées par M. Mourad Medelci. Ce dernier et Abdelaziz Bouteflika ont eu des propos hostiles envers les dirigeants libyens. C’est peut-être la raison pour laquelle M. Abdeljalil n’a pas honoré le pouvoir algérien du succès de la Révolution.
S. Viniger