Les Arabes ont un problème avec les Médias

Redaction

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En France on connaît depuis toujours la puissance du banquier et du patron de presse. Le lobby des médias c’est le contre-pouvoir. Le Pouvoir politique n’existe pas sans celui de l’argent et des médias. Le traitement de l’information dès que le sujet concerne les Maghrébins, les Arabes, les Musulmans et les Noirs, obéit aux ordres des officines politiques et des patrons de presse. On le sait et on ne s’offusque plus des différences de traitement quand il s’agit de profanation de cimetières, d’inscriptions racistes sur les lieux de culte ou de crimes pour des raisons d’appartenance confessionnelle. Les médias excellent dans ces cas dans le deux poids-deux mesures ; les moins bien lotis étant naturellement les musulmans.

La sémantique est bien rodée.

Quatre arabes attablés dans un kébab, c’est du communautarisme, mais le dîner du CRIF c’est un banquet républicain.

C’est la loi du plus fort et basta !

On pensait que les Américains étaient plus ouverts sur les questions religieuses puisque GOD est mis à toutes les sauces, et qu’un meurtre à caractère religieux soulèverait des tempêtes. Oui, effectivement. Sauf que tout dépend de quelle religion on parle. Trois jeunes étudiants musulmans viennent d’être froidement abattus en Amérique, parce que musulmans. La presse outre atlantique l’a à peine évoqué. A Paris, Charlie n’est plus Charlie et ne comptez pas sur beaucoup de rédactions pour dénoncer le crime et la différence de traitement de l’information. Parce que le lobby veille et que toutes les vigies dans tous les médias sans exception font bien leur job. Chapeau bas et à la guerre comme à la guerre. Oui on peut parler de guerre. Guerre des médias, guerre des communiqués, OPA hostiles, bataille des chiffres, butin de guerre, guerre des ondes. Le langage est belliqueux à dessein parce qu’on ne plaisante pas avec les choses sérieuses. Israël est en guerre contre les Arabes. Il les prend au mot et se donne les moyens de gagner. Ses experts lui ont conseillé de maîtriser l’information avant le maniement des armes. Il tisse sa toile, choisit ses alliés et ses cibles et met la main par groupes financiers constitués ou par des patrons d’industrie et de la finance sur les titres de presse, les instituts de sondage, les networks. Il fait applaudir Netanyahou par le Congrès américain et battre Obama à l’applaudimètre. Circulez ! Il n’y a rien à comprendre.

Et pendant ce temps-là ? Eh bien pendant ce temps-là…

les Emirs s’écharpent entre eux à Deauville à la bataille des yearlings, collectionnent les palaces, vident les joailleries, rallongent les yachts et les tours, et se défient dans les casinos.

Et le peu de fois où l’un de nos potentats s’intéresse aux médias c’est pour insulter son voisin et se fâcher avec ses cousins. Et le peu de fois où il veut laisser quelque chose à la postérité c’est pour construire la plus grande mosquée. Dieu me pardonne, mais je pense que si on Lui avait demandé son avis avant de lui destiner ce cadeau, il aurait choisi le transfert de technologie.

Les journaux anglais les raillent, les tabloïds les moquent et les télés les ridiculisent. Ils n’en ont cure et continuent à alimenter les banques de dépôts de l’Occident et à sauver son économie. On pensait que leurs progénitures formées dans les grandes universités occidentales allaient troquer leurs habitudes de bédouins contre la maîtrise de la science et de la technologie. Comme leurs géniteurs, ils préfèrent investir dans la cinquième avenue que dans la Silicon Valley, acheter le Ritz que le Financial Time. C’est comme ça.

Alors, ne recommençons pas à insulter les politiques, les médias et les lobbies étrangers, tout en affirmant, preuves à l’appui que tout s’achète et qu’il suffit d’y mettre le prix. Pour le prix, les arabes regorgent de moyens. Pour les cibles c’est une autre affaire. Trois jeunes musulmans ont été assassinés en Amérique à cause de leur religion. Nous allons protester, vociférer et pleurer. Cela ne changera rien. Nous avons affaire à une longue histoire culturelle, à un vaste malentendu entre l’Occident et nous, entre le progrès et nous et entre nous et nous.  Nos élites l’ont compris mais elles dérangent. Notre jeunesse en souffre mais on ne l’écoute pas. Et la génération actuelle est depuis longtemps anesthésiée par l’illusion du progrès qui nous vient d’ailleurs, bercée par les rêves d’Andalousie et en formation accélérée pour le retour du Moyen-âge.

Aziz Benyahia

 

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