“L’Algérie ne représente que 21 % des recrutements de Daech dans la région”. C’est en ces termes que le ministre des Affaires religieuses et du Waqf monsieur Mohamed Aissa, s’est adressé à la représentation nationale à l’APN pour envoyer un message positif et encourageant à tous les Algériens et les rassurer.
Savoir que nos mosquées ont été mises définitivement à l’abri de toute pollution externe qui viendrait subvertir notre lecture saine de l’esprit et de la lettre du Coran, ne peut que nous réjouir. Notre pratique traditionnelle d’un islam éclairé et d’une religion du juste milieu n’a que faire des apports exogènes dont on connaît les ravages.
Cette bonne nouvelle devrait cependant nous appeler à redoubler de vigilance car le virus est présent depuis un certain temps chez nous et peut se réveiller et proliférer à tout instant. Rendons grâce aux efforts du ministre et de ses collaborateurs pour leur détermination et leur engagement sans répit. C’est une victoire collective qui n’aurait pas pu être remportée sans la collaboration des citoyens et le soutien des Autorités. On ne peut donc que s’en réjouir et saisir l’occasion pour en donner acte à Algérie Focus pour savoir quand il le faut, parler des « trains qui arrivent à l’heure ». Nous savons applaudir des deux mains quand nos responsables politiques nous envoient des signes aussi encourageants et nous ne demandons pas mieux que de le faire le plus souvent possible.
Mais, il y a un bémol. Dans sa formulation telle que traduite en français par les services de l’APS, il y a un élément restrictif qui risque de donner lieu à mauvaise interprétation et cela nécessite une mise au point. En effet, dire que « l’Algérie ne représente QUE 21% », cela signifie que d’une part, le taux était bien plus élevé et que d’autre part il ne serait plus que résiduel, comme on l’a dit pour le terrorisme. A contrario cela pourrait signifier aussi que ce recrutement s’inscrit comme une fatalité dans notre paysage et que le ramener à 21% est déjà en soi une performance. Il est bien clair que ce raisonnement n’est pas satisfaisant et que dans l’esprit du ministre, cela signifie que non seulement l’épidémie a été circonscrite, mais que nous sommes sur la bonne voie pour améliorer le remède et fabriquer le vaccin. C’est du moins notre façon d’interpréter le message, malgré le doute introduit par la formulation. Ceci étant dit, là n’est pas l’essentiel. Ce qui est important c’est de se réjouir de la bonne nouvelle, de féliciter le ministre et tous les responsables qui sont à l’origine de cette victoire contre l’obscurantisme et souhaiter que nous puissions avoir un peu plus souvent l’occasion d’annoncer d’aussi bonnes nouvelles.
Aziz Benyahia