Merci Vahid d’avoir dit non ! Oui merci infiniment car ton non résonne comme un véritable cri d’espoir. L’espoir de voir mes compatriotes Algériens apprendre enfin à oser dire non à ce régime, son Président, ses caïds et ses potentats. Oui, tu as dit non à Bouteflika et, dès le lendemain, tu l’as payé cher puisque tu as figuré à la Une d’Ennahar, ce torchon utile uniquement aux vendeurs de sardines, où tu es accusé d’être un homme qui ne mérite pas le respect.
Mais mon respect, moi, tu l’as brillamment mérité. Car malgré les offrandes financières, les propositions alléchantes, les promesses d’un compte en banque plein à craquer, tu as dit non ! Tu as dit non à la Fédération algérienne de Football, à ses barons et à ses sbires. Tu as dit non à Sellal et à Bouteflika parce que tu sais très bien que l’instrumentalisation politique du sport roi ne mènera jamais vers le bonheur d’un peuple. Au contraire, elle renforcera sa déchéance et sa décadence. Tu as dit non à ceux qui voulaient te couvrir d’or parce que tu es un sportif de haut niveau qui exige d’abord le respect, la considération, la liberté, le sérieux et le discipline. Des valeurs qu’aucune institution algérienne ne cultive ou défend. Des valeurs, au contraire, combattues au quotidien par les dirigeants algériens et leurs relais médiatiques payés pour engourdir une population désespérée.
Des valeurs que les autorités algériennes qui ont voulu t’honorer déshonorent dans chacune de leurs décisions. Vahid, tu as connu l’Algérien pendant 3 ans. Tu as remarqué l’incroyable décalage entre une population jeune, ambitieuse, désireuse de changement, et un régime vieillissant, figé et hypocrite où le populisme est sa seule recette de survie. Au début, tu as été épinglé, caricaturé, insulté, vilipendé et mis sur la sellette parce que tu avais «dégagé» les rentiers de l’équipe nationale, favorisé les jeunes, défendu ton autonomie dans ton travail, réclamé une indépendance dans tes tactiques, bref, tu as été l’exact contraire de nos gouvernants. Leur opposé parfait. Et ils l’ont compris. Au fond, aucun dirigeant algérien ne t’aime parce que tu as démontré aux Algériens qu’avec le renouveau, le travail sérieux, l’abnégation, le rajeunissement et l’ambition, on peut réaliser l’impossible. Or, ce message fait peur à nos gouvernants. Eux, les rentiers, les vieux, les déconnectés de la réalité moderne du monde, les adorateurs du statu quo, ils ne veulent pas de l’émancipation de ces jeunes, ils ne veulent même pas entendre parler d’une transition générationnelle ou d’une chance à donner à ses jeunes talentueux prêts à se sacrifier pour le développement de leur pays.
Merci Vahid d’avoir dit non ! Oui merci car tu as prouvé aux Algériens qu’il est possible de se battre contre le système rentier, résister à ses mœurs corrompues, faire barrage à sa déchéance et réussir sa mission. Avec peu de moyens, aucun stade digne de ce nom, aucune pelouse correcte, un centre d’entrainement ridicule, des joueurs inexpérimentés, tu as fait l’impossible : hisser l’Algérie parmi les meilleures équipes du monde.
Les Algériens ont désormais un exemple à suivre. Et ton non va les booster encore davantage à aller de l’avant pour arracher une victoire contre le mépris dont ils sont victimes depuis des lustres. Merci d’avoir dit non ! Oui merci parce que tu as quitté l’Algérie comme un seigneur avec la conscience tranquille et le sentiment du travail accompli. Tu as renvoyé aux rentiers qui nous gouvernent leurs échecs successifs. Ils ont tout tenté pour te mettre des bâtons dans les roues. Et quand ils ont vu que tu avais réussi, ils ont voulu te récupérer. La traditionnelle tactique des régimes totalitaires et «constipés du cerveau». Mais tu as dit non. Non et non à cette hypocrisie qui a longtemps fait mal à notre Algérie. Tu as gagné les cœurs des Algériens et marqué leurs esprits. Quant à nos dirigeants, un jour, ils auront en face d’eux un véritable Vahid politique… Et ce jour-là, ils recevront enfin un carton rouge et seront définitivement expulsés du terrain politique…