Enfin une bonne nouvelle en Algérie ! Le pétrole chute ! Son prix ne cesse de baisser. Et l’OPEP ne bouge pas le petit doigt pour remédier à cette situation jugée critique par les dirigeants algériens. Des dirigeants qui paniquent, angoissent et risquent l’arrêt cardiaque à chaque fois que les cours mondiaux de l’or noir s’effondrent. Il en va de leur survie.
Ce n’est pas une métaphore. Tel un malade hospitalisé, le régime algérien ne vit que grâce au sérum auquel il est branché continuellement depuis de longues années. Ce sérum est le pétrole. Ce pétrole lui permet de prospérer, de s’offrir la paix sociale, d’empêcher le pays de s’industrialiser, de stopper l’avènement de nouveaux acteurs économiques, de mettre en échec l’émergence le développement d’un secteur privé qui échappe à son contrôle. Le pétrole coule dans les veines de ce régime qui a anesthésié l’Algérie avec cette culture rentière où l’effort est découragé, diabolisé et rejeté par le diktat de la subvention publique. La pétrocratie algérienne, cet autre système politique basé sur le gaspillage généralisé pour empêcher toute démocratie et gouvernance de bon sens, est enfin menacée ! Oui, la pétrocratie algérienne est menacée de disparaître parce qu’elle a formé des consommateurs et non pas des citoyens. Elle est guidée par des potentats obnubilés par leurs business et non pas des dirigeants politiques soucieux du bonheur de leur pays. Elle a engendré l’homme assisté qui ne demande que sa part du gâteau national sans vouloir apprendre à créer, travailler et innover.
La pétrocratie algérienne a régné des années en surfant sur les vagues des bourses internationales. Mais aujourd’hui, la chute est trop vertigineuse pour réussir à l’éviter. En cinq mois, le prix du pétrole a chuté de 30%, de 115 dollars le baril à 70 aujourd’hui, ce qui est considérable. Mais les prix vont finir par rebondir, nuancent rapidement les pétrocrates. Ce qui est Faux pour au moins deux raisons : 1 – le ralentissement de l’économie mondiale, et notamment de la Chine. 2 –L’explosion de la production américaine de pétrole de schiste qui a reconfiguré le marché énergétique mondial. Et tout indique que cette baisse va se poursuivre, au moins une bonne partie de l’année 2015. Cela signifie clairement beaucoup moins de revenus pour l’Algérie. Et des importations qui vont rattraper dangereusement les exportations.
Une menace à laquelle nos réserves de changes ne peuvent répondre que momentanément. Il est donc temps d’accélérer la transition politique pour doter le pays d’un régime fort, légitime et capable de tracer un plan de relance économique. C’est l’occasion inespérée de peser sur la vie politique pour encourager l’effort massif en faveur d’une démocratisation du pays. Une démocratisation qui saura enfin donner une chance inouïe au génie algérien d’émerger pour réinventer le pays. La fin de la pétrocratie algérienne n’est donc nullement un cauchemar ! Au contraire, un rêve longtemps attendu pour nous libérer du joug de la dictature rentière qui a dit tout le temps non à la reconstruction et la formation d’un autre consensus social moderne.