Dans des déclarations rapportées par «TSA», Nourredine Belmouhoub, porte-parole du Comité de défense des ex-internés des camps de sûreté (CDICS) est revenu sur les circonstances de son kidnapping et les raisons qui ont provoqué cet acte mystérieux sans révéler pour autant ce qui s’est passé réellement durant trois jours de détention. M. Belmouhoub a été libéré mercredi vers 3 heurs du matin. Récit.
«Le dimanche à 11 heures, je devais rencontrer une journaliste dans le cadre de mes activités de défense des droits de l’homme et plus particulièrement du comité des ex-détenus du sud. Je me dirigeais vers la Maison de la presse avec un membre du comité. Une voiture s’est arrêtée devant nous et quatre personnes en sont sorties. Je voulais leur donner ma carte d’identité et ma carte de militant des droits de l’homme. On m’a dit : vous montez dans la voiture, on a besoin de vous poser quelques questions. Ce qui m’a confirmé que c’étaient des agents du gouvernement et des représentants de la loi, c’est que dans la voiture, ils avaient un gyrophare. Donc, je ne pouvais que leur faire confiance. Mais quand la voiture a démarré, on m’a obligé à baisser la tête et là, j’ai compris que c’était autre chose. J’ai senti une crosse, on a emprunté le boulevard de l’ALN, on a dépassé le quartier de Belcourt en allant vers Hussein Dey. Ils m’ont conduit vers une destination inconnue».
«Ils m’ont posé des questions pour détourner mon attention de leur objectif. Le sujet principal était la plainte contre Khaled Nezzar déposée en 2001. On m’a posé la question « pourquoi déposer plainte particulièrement contre Nezzar? » Je leur dit que je l’ai déposée parce que j’ai été interné dans un camp du sud et qu’il était ministre de la Défense. J’ai été victime d’une tentative de meurtre commise par un patriote, armé par le ministère de la Défense. Ma femme a été tuée par des militaires. J’ai été emprisonné parce que j’ai dénoncé les disparitions forcées, j’ai été torturé. Je suis l’exemple type de toutes les violations des droits de l’homme».
«On m’a libéré du côté d’El Alia aujourd’hui vers 3 heures du matin. On m’a enlevé la cravate, ils ont eu peur que je me pende avec. Pendant ma détention, j’avais la conscience tranquille. Si mon père était ministre de la Défense j’aurais déposé plainte contre lui à cause de tout ce que j’ai subi. Le pire est que ces gens qui m’ont kidnappé me parlaient de démocratie».
RAF d’après TSA