Version 1
Hier, Barack Obama a annoncé un revirement complet de la politique environnementale des Etats-Unis.
Il a dit que l’Amérique était désormais prête à prendre la direction d’une « coalition globale » pour lutter contre le réchauffement climatique.
Il a affirmé que son pays aller montrer l’exemple en prenant des mesures drastiques visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
C’est la seule façon, a-t-il ajouté, de convaincre les grands pays émergents de rejoindre cette « coalition globale ».
De convaincre d’abord et avant tout la Chine, deuxième économie mondiale, sans laquelle le combat est voué à l’échec.
Incontournable Chine!
Outre le climat, Obama va devoir s’assurer du soutien de Pékin sur presque tous les grands dossiers internationaux du moment.
1/ La crise économique et financière.
Sans Pékin et ses énormes réserves en devises, rien ne peut se faire.
Si, par exemple, les autorités chinoises décident de ne plus acheter de bonds du Trésor américain, la Maison Blanche aura beaucoup de mal à financer le gigantesque déficit du budget des Etats-Unis (et la Fed sera contrainte d’augmenter sensiblement les taux d’intérêt ce qui accentuera la récession.)
Si Pékin continue de « manipuler » sa monnaie, et maintient le cours du Yuan artificiellement bas, l’Amérique (comme le reste du monde) peinera à exporter et donc à relancer son économie.
2/ La prolifération nucléaire, sujet de grande préoccupation pour Barack Obama.
Seule Pékin peut faire renoncer la Corée du Nord à son programme atomique.
Sur le nucléaire iranien aussi, la Chine détient un levier important.
Elle peut ou non voter des sanctions au Conseil de sécurité.
Elle peut ou non acheter le gaz et le pétrole iraniens.
3/ Il y a le Darfour également.
Qui protège les autorités soudanaises, responsables des massacres?
Pékin.
4/ Il y a le conflit indo-pakistanais, qui peut dégénérer en guerre nucléaire.
La Chine est le tuteur du Pakistan -et l’ennemi principal de l’Inde.
Sur ce dossier explosif, rien ne se fera sans elle.
Bref, s’il veut réussir dans sa vaste entreprise diplomatique « intelligente », le nouveau président des Etats-Unis va devoir passer un grand accord avec son homologue chinois.
Comment?
Zbigniew Brzezinski, qui conseille Obama de façon informelle, a proposé, le 14 janvier, que Washington et Pékin créent une sorte de « G2 informel« .
L’idée est séduisante.
Mais elle terrifie les dirigeants européens, japonais et russes.
Car ce « G2 » pourrait devenir l’embryon d’un condominium américano-chinois de la planète.
Vincent Jauvert
Source: Nouvelobs
Version 2
Info ou intox ?
Interview de Webster G. Tarpley sur Obama (partie 1)
Interview de l’écrivain Webster G. Tarpley sur B.Obama (2/2)