Encore un symbole fort.
Hier, le nouveau président des Etats-Unis a accordé sa première interview à une télévision étrangère à la chaîne arabe Al Arabiya;
Barack Obama considère que la haine suscitée par l’administration Bush a mis l’Amérique en danger, que reconquérir l’opinion musulmane est une question de sécurité nationale.
Qu’a-t-il dit? (voir le texte intégral de l’interview en anglais ici)
Que l’Amérique n’était pas l’ennemi des musulmans.
Que lui-même n’avait pas à l’égard de l’Islam les préjugés que nourrissent certains de ces compatriotes.
Que des membres de sa famille étaient musulmans et qu’il avait longtemps vécu en Indonésie.
Il a rappelé que dans le passé les rapports entre l’Amérique et le monde islamique étaient très bons; qu’à la différence des pays européens, les Etats-Unis n’ont jamais été une puissance coloniale, qu’il doit donc être possible de rétablir cette confiance qui existait, dit-il, il y a 20 ou 30 ans.
Il a parlé de ses premiers actes aussi.
De la fermeture annoncée de Guantanamo, du retrait annoncé des troupes d’Irak, de l’envoi de George Mitchell au Proche Orient où il entend que la diplomatie américaine s’investisse dès le début de son mandat et non à la fin, comme ses prédécesseurs l’ont fait.
Tout en disant que son administration allait combattre durement les « extrémistes », il a refusé d’employer le langage des néoconservateurs: « war on terror » ou « islamofascisme ».
Enfin, il a rappelé qu’il était disposé à ouvrir des discussions directes avec l’Iran.
On attend désormais le grand discours au monde musulman qu’il s’est engagé à prononcer dans les cent premiers jours de sa présidence.
Il a refusé d’en donner la date.
Vincent Jauvert
Source: Nouvelobs