Ouyahia précise l’échéance de la levée de l’état d’urgence : Question de calendrier et au-delà !

Redaction

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Lors de la réunion commémorative du septième anniversaire de l’Alliance présidentielle qui regroupe trois partis de la coalition au gouvernement (FLN, RCD et MSP, islamiste), le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, est revenu sur les décisions prises lors du dernier conseil du ministre présidé par Bouteflika, le 3 février dernier. Des décisions, rappelons-le venues apaiser la tension que fait monter la Coordination Nationale pour la Démocratie et le Changement (CNDC) entre autres sur la question de la levée de l’état d’urgence.

A ce propos, Ouyahia a précisé que la levée de l’état d’urgence (en vigueur depuis 19 ans), interviendrait avant la fin du mois en cours avec l’annonce de décisions importantes sur « le logement, l’emploi et la gestion de l’administration ». Ouyahia est sur cette question plus précis que tous les ministres de son gouvernement qui se sont prononcés devant la presse mais aussi et surtout plus au courant du calendrier politique que le président Bouteflika lui-même. Ce dernier avait, lors du dernier conseil des ministres, promis la levée de l’état d’urgence dans un très proche avenir.

Alors Ouyahia serait-il plus en phase avec le calendrier politique du pays et des échéances à venir que le président de la république ? On est tenté de le penser d’autant plus que celui qui ne voulait pas être « trois quart de président » se serait bien passé d’une vague promesse en donnant à son subordonné la primeur de l’annoncer ! Pourquoi alors cet écart dans le degré de précision d’une importante décision entre le chef de l’Etat et son chef de gouvernement ?

Le second a-t-il, en annonçant cette échéance, voulu exercer une quelconque pression sur le premier pour lever l’état d’urgence et le placer en porte-à-faux avec l’institution militaire en charge effective de la gestion de cette situation d’exception ? Car, par ailleurs, Ouyahia est plutôt connu pour sa proximité avec les décideurs de la hiérarchie militaire qui lui font confiance depuis très longtemps (Ouyahia avait fait ses premiers pas dans les arcanes du pouvoir depuis la moitié des années 70 en effectuant son service militaire au sein de la présidence de la république, sous le règne de feu le président Boumediène).

C’est cette proximité d’un « serviteur de l’État » avec l’institution militaire qui pousse à s’interroger sur les raisons de cette annonce relative avec toute la nuance de la précision de la date de son application.

Redoutable négociateur et fin manipulateur, l’homme est donné comme le très probable successeur de Bouteflika à la tête de l’État Algérien. Il a, aux yeux des militaires, le profil nécessaire pour assurer la continuité du régime et l’état d’âme pour frapper d’une main de fer tout ce qui peu perturber la « bonne marche » des affaires de l’État. Mais aura-t-il la baraka avec lui dans cette conjoncture marquée par un vent de révolte dans les pays du Maghreb et du Machrek ?

Dahou Ezzerhouni

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