Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a créé la sensation ce samedi 19 février 2011. La CNCD, dont fait partie le RCD, devait en effet tenter, une deuxième fois, de marcher pour revendiquer «un changement démocratique».
Sadi n’y était pas ! Selon «Le Parisien» qui cite des cadres du RCD, «Saïd Sadi s’est fait voler son passeport à Paris, vendredi soir, et ne s’en est rendu compte qu’à Roissy peu avant d’embarquer pour Alger et assister au départ de la marche». Un communiqué du RCD précise que Saïd Sadi a dû se rendre au consulat pour obtenir un laissez passer, d’urgence. Le quotidien arabophone «Ennahar», connu pour son animosité à l’égard du Président du RCD, a rapporté que Sadi a «déchiré son passeport algérien après s’être entretenu avec un cadre du ministère français des Affaires étrangères», en publiant une copie du laissez-passer obtenu «en 15 minutes auprès des services consulaires algérien».
Info ou intox, la question ne se pose pas chez certains membres de la CNCD qui digèrent mal l’absence de Saïd Sadi à une marche à laquelle il a appelé. «Passeport volé ou déchiré, cela importe peu, on ne voyage pas de cette façon à la veille d’une marche populaire pour laquelle on fait toute cette promotion sur les plateaux télés français, ce n’est pas sérieux», nous indique un membre de la CNCD. Peu avant, la composante de la CNCD avait demandé au patron du RCD de se faire discret et de mettre en avant la Coordination et non pas son parti ou, pire, sa personne.
Il n’en fut rien, le député répond en choisissant d’effecteur un véritable marathon médiatique en France pendant la semaine qui précède la marche. Pour expliquer cet état de fait, le RCD se contente de dénoncer une «campagne de désinformation» menée «par les agents du Pouvoir» contre le parti. Il faut dire que son Président leur facilite énormément la tâche.