Dans un pays où sévit l’informel à grande échelle, la propriété intellectuelle et industrielle est peu considérée ou pas du tout, aux yeux des différents intervenants dans le secteur du commerce.
Pourtant, les services de sécurité procèdent, à chaque fois que l’occasion se présente, si l’on croit les différents communiqués portant sur leurs activités, à la saisie de quantités importantes de CD de films, de musique ou de logiciels. A cet effet, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), a indiqué aujourd’hui que la police a traité, durant l’année 2014, pas moins de 195 affaires d’atteinte àla propriété intellectuelle et industrielle. Ce qui a permis à ses services de saisir quelques «334.515 supports contrefaits d’œuvres artistiques sous forme de CD piratés, 856.060 cassettes et 13.500 logiciels». Des quantités importantes qui reflètent le degré de déliquescence d’un secteur. En effet, malgré toutes ces opérations de saisie, il n’y a pratiquement pas une ruelle en Algérie où il n’y a pas un magasin qui propose des CD piratés, allant de la dernière série diffusée en Amérique, jusqu’à l’album d’un chanteur algérien qui, pourtant, a édité localement.
Des logiciels piratés se vendent même dans des magasins situés dans les plus grandes artères de la capitale et ayant un registre de commerce en bonne et due forme. Si la police a saisi près de 350 000 CD en 2014, c’est que le nombre de ceux qui ont pu être écoulés est infiniment plus important.
Elyas Nour