Résultat des réformes politiques entreprises par le président Bouteflika, on constate une hausse significative de la participation des femmes dans la vie politique algérienne. Si elles sont plus nombreuses, elles expriment aussi la poussée de l’islamisme politique, puisque nombre d’entres elles demeurent des candidates voilées.
On compte à peu près un tiers de femmes dans les candidats aux élections législatives algériennes du 10 mai 2012, sur 20 000 candidats, on note 7 646 femmes. Un résultat encourageant après les mesures prônées dans les réformes politiques du président Bouteflika.
La grande majorité de ces femmes est diplômée, certaines sont juristes, d’autres issues de la fonction publique ou journalistes, d’autres cadres. Nombre de ces femmes sont éligibles et en têtes de liste, à l’exemple de la plus connue, Louisa Hanoune (secrétaire générale du Parti des Travailleurs).
Concernant les partis islamistes, sur aucun d’entre eux ne figure une femme. Cependant, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ de Mohamed Saïd), considéré comme parti réformiste musulman, possède une liste électorale exclusivement composée de femmes, pour la ville de Tissemsilt, un ancien fief du GIA au milieu des années 1990.
Autre exemple, cette fois-ci concernant la capitale, la candidate issu du FLN Asma Benkada, ex-épouse du cheikh Youssef al-Qaradaoui, lui qui était membre des Frères musulmans et conseiller spécial de l’émir du Qatar ; ou encore Naïma Madjer, soeur du célèbre footballeur algérien Rabah Madjer et femme voilée, elle a aussi été une speakrine vedette de la télévision officielle algérienne.
Enfin, on trouve également Fatima Ismaïl, issue du parti du Front de la justice et du développement, un parti politique dirigé par nul autre que son époux Abdallah Djaballah, emblème d’une mouvance islamiste radicale.
Néanmoins, dans les listes électorales figure également un grand nombre de femmes issues de courants modernistes. Par exemple, de nombreuses militantes des droits de l’homme participent aux élections législatives algériennes «pour faire barrage aux forces obscurantistes», comme en témoigne la liste indépendante «Égalité et citoyenneté» qui a placé des femmes dans les trois premières positions, à Alger.
Ainsi, ces élections amèneront sans aucun doute un plus grand nombre de femmes dans la vie politique algérienne, mais aussi une accentuation de la présence du voile dans les institutions politiques algériennes, voire du niqab.
Ania K. Ould-Lamara