À l’occasion de la Journée mondiale des travailleurs, célébrée chaque année le 1er mai, Abdelaziz Bouteflika a rendu un hommage distingué et appuyé aux habitants du Sud pour leur « résistance héroïque » contre les projets visant à diviser le Sahara algérien du reste du pays, durant la guerre d’Indépendance. Un hommage qui, dans le contexte actuel, a une résonance particulière.
Abdelaziz Bouteflika, dont les apparitions en public sont rares depuis 2013, adopte cette fois un ton conciliant et fraternel pour s’adresser à ses concitoyens. Le Président, affaibli par un accident ischémique transitoire, survenu il y a deux ans, a profité de la Journée mondiale des travailleurs, fêtée ce vendredi 1er mai, pour s’adresser aux habitants du sud de l’Algérie. Objectif : renouer les liens avec les populations du Sahara algérien, qui, par le passé, étaient fidèles à Abdelaziz Bouteflika.
« Sachant que l’UGTA célèbre cette année la fête du travail à El Oued, je voudrais la charger d’y porter mon salut, mon affection et mon respect à tous nos compatriotes des wilayas du Sud du pays », a déclaré le Président Bouteflika dans un message adressé aux travailleurs algériens à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du travail, repris ce vendredi par l’APS.
« Les sirènes de la division »
Bouteflika évoque ensuite longuement la « résistance héroïque de nos compatriotes du Sud pour faire échouer les projets visant à détacher le Sahara algérien du reste de notre patrie indivisible ». Il affirme : « Pour avoir personnellement partagé la foi et l’héroïsme de nos compatriotes du Sud durant la lutte de libération nationale, je suis profondément convaincu que nos jeunes générations qui, à travers les wilayas du Sud du pays, ont des attentes sociales aussi légitimes que leurs frères dans le Nord du pays, sauront également opposer le même patriotisme que leurs aînés à toutes les sirènes de la division des rangs du peuple algérien pétri et uni par les souffrances de ses résistances séculaires et de sa lutte héroïque pour l’indépendance ».
Sécession ?
La récente multiplication des foyers de rébellion dans le Sud font craindre aux autorités publiques et certains observateurs une possible division du pays. Outre Ouargla, épicentre de la lutte des chômeurs algériens dans le Sud, d’autres foyers de tension sont effectivement apparus, notamment depuis l’entame du 4è mandat. À Ghardaïa, où la situation sécuritaire est inquiétante depuis plus de 18 mois, malgré le déploiement de milliers de militaires sur place. À Laghouat, où des militants, proches du collectif national de défense des droits des chômeurs, ont écopé d’une peine de prison ferme et d’une amende pour avoir participé à une manifestation sur la voie publique. Et surtout à In Salah et Tamanrasset, où depuis plus de 120 jours, les populations locales sont mobilisées contre l’exploration du gaz de schiste et l’hydro-fracturation. Le Sahara algérien n’a toutefois affiché aucune velléités d’indépendance.