Abdelaziz Belkhadem persona non grata

Redaction

L’heure de la retraite a sonné pour Abdelaziz Belkhadem. Le Président Abdelaziz Bouteflika vient de mettre définitivement fin aux fonctions du ministre d’Etat. Ce dernier est même écarté du FLN.

C’est terminé pour Abdelaziz Belkhadem. Ceux qui comptaient sur lui pour enclencher un processus de destitution du Secrétaire général du FLN, Amar Saidani, seront déçus. L’ancien chef du gouvernement vient d’être « renvoyé » de l’exécutif et d’une manière peu élégante. En effet, si habituellement, les limogeages se font dans le cadre d’un « lifting » ou remaniement gouvernemental, cette fois c’est par le biais d’une déclaration présidentielle, diffusée par la très officielle agence APS, qui cite une source « relevant de la présidence de la République ».

Retraite politique anticipée

Ainsi, Abdelaziz Bouteflika « a pris un décret en vertu duquel il a mis fin aux fonctions de M. Abdelaziz Belkhadem en qualité de ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, ainsi qu’à toutes ses activités en relation avec l’ensemble des structures de l’Etat », signale-t-on. En somme, Belkhadem n’occupera plus aucune fonction de l’Etat. Il vient d’être mis en retraite définitive.

Exclu du FLN

Pire encore, Abdelaziz Belkhadem ne pourra même pas se « maintenir » en veille au FLN, puisque un « contact a été pris avec M. le Secrétaire général du Parti du Front de libération nationale (FLN) à l’effet de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin aux fonctions de M. Abdelaziz Belkhadem au sein du parti et interdire sa participation aux activités de l’ensemble de ses structures ».

On comprend donc mieux pourquoi, ces derniers temps, ceux qui faisaient partie du camp de redressement du FLN et voulaient la tête de Saidani se sont fait plutôt discrets, alors que d’autres ont carrément retourné leur veste.

Abdelaziz Belkhadem a beau avoir été maintenu au sein du gouvernement suite à l’élection présidentielle d’avril, il n’en reste pas moins que l’ancien cadre du FLN n’était plus dans les petits papiers de la Présidence. Nommé au mois de mai dernier, Ministre d’Etat, tout comme Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem a été relativement ignoré par le Président Bouteflika et ses conseillers. A la différence d’Ahmed Ouyahia, qui a lui été investi de plusieurs missions, notamment celle de mener les discussions autour de la réforme de la Constitution.

Quel évènement a provoqué le départ du gouvernement d’Abdelaziz Belkhadem et sa mise en quarantaine au sein du FLN ? Avec ses déclarations virulentes contre la réaction officielle de l’Algérie algérienne face à l’agression israélienne sur la bande de Gaza, Abdelaziz Belkhadem, qui a jugé trop molle la réponse des autorités algériennes à cette offensive militaire sur le peuple palestinien, a peut-être exacerbé la Présidence. Rebelote il y a quelques semaines avec une sortie médiatique sur les affrontements intercommunautaires, qui nuisent à la tranquillité des habitants de la wilaya de Ghardaïa. 

Elyas Nour