Le Chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé, aujourd’hui, dans un message adressé à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, son engagement «à poursuivre la consolidation de la liberté de la presse dans notre pays».
Deux semaines environ après sa réélection à la tête de l’Etat, un événement qui a notamment coïncidé avec la fermeture d’une chaîne de télévision privée et la décision prise de ne plus distribuer de la publicité publique, via l’Anep (Agence nationale d’édition et de publicité), pour deux journaux, dont la ligne éditoriale n’est pas favorable au clan Bouteflika, le Président a affirmé qu’il a veillé et continuera à veiller «à ce que l’exercice de la liberté d’expression et de presse se fasse loin de toute pression, en dehors de toute tutelle et de toute restriction, si ce n’est celle de la conscience professionnelle, ou celle expressément prévue par la loi».
Pour rappel, les médias privés n’ont pas vraiment pu bénéficié d’une liberté d’expression totale ces derniers mois. La chaîne privée Atlas Tv a été fermée à la mi-mars, juste avant le début de la campagne électorale, après une visite d’une brigade de la Gendarmerie nationale qui a saisi tous le matériel de la chaîne. Aucun motif n’a été mentionné sur le mandat délivré par un procureur. Les autorités algériennes ont même exercé une pression sur leurs homologues jordaniens afin de bloquer le signal de la chaîne. Par ailleurs, le 14 avril, trois jours avant le scrutin, Hmida Ayachi, directeur de deux organes de presse Algérie News et Djazaïr News a affirmé que l’Anep «a reçu des directives afin d’interdire la publicité étatique aux deux journaux».
Les médias en Algérie subissent encore des contraintes dans leur exercice du journalisme. Or dans son message, Bouteflika a annoncé d’autres «nouveautés» en matière de législation relative à ce secteur. «Au cours de cette année, se poursuivra, activement, le processus législatif et réglementaire visant le parachèvement du système juridique régissant les activités liées au secteur de la communication, notamment celles relatives à l’organisation de la presse et des métiers y afférent, et aux organes de régulation compétents, ainsi que celles relatives à la publicité et au sondage», a-t-il signalé. La publicité, qui se révèle être un outil de pression pour les autorités, aura donc un nouveau texte. Mais rien n’indique que celui-ci va y aller dans le sens d’une plus grande transparence et équité dans la gestion de la publicité étatique.
Elyas Nour