Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ne semble pas faire l’unanimité. Un discours prononcé par le chef de l’exécutif, samedi lors de la conférence nationale des Directeurs de l’Education, a fait réagir les syndicats et certains internautes.
Les syndicats n’ont pas tardé à réagir. « Le Premier ministre ne doit pas sous-estimer les sciences sociales », annonce le Cnapest. D’autres se disent « choqués » par la confusion que Abdelmalek Sellal aurait entretenu entre « la poésie » et le Coran. C’est peu dire que les enseignants n’ont pas du tout aimé les propos du Premier ministre au sujet de l’enseignement de l’Histoire Géographie.
Pourquoi cette colère ? Parce qu’à l’ouverture de la rencontre qui a regroupé samedi, à Alger, les Directeurs de l’Education des 48 wilayas du pays, Abdelmalek Sellal a indiqué qu’un pays « qui ne base pas son éducation sur les sciences et la mathématiques » est voué à l’échec. Usant d’un langage populaire, le Premier ministre a indiqué que « ce n’est pas avec la poésie (ou) Qul huwa llaho » qu’on peut faire de la science. Plus loin, il a indiqué que ce n’est pas avec « l’histoire-géographie » qu’on peut « extraire du pétrole ».
Pourtant, d’autres responsables ont dit presque la même chose avant le Premier ministre. Abdelaziz Bouteflika, du temps de sa vigueur, avait fait remarquer que l’enseignement n’était pas adapté aux exigences du monde moderne. Mais le chef de l’Etat, qui maîtrise parfaitement la langue arabe et les subtilités de la religion, avait utilisé d’autres vocables plus « adaptés » que le langage utilisé par Sellal. Ce qui vaut à ce dernier de récurrentes moqueries.
Les internautes y sont allés, eux aussi, de leur commentaire. Sur les réseaux sociaux, plusieurs citoyens se sont « indignés » de « la confusion entre la poésie et la religion » exprimée par Abdelmalek Sellal.
Il faut préciser que le Premier ministre, qui a visiblement du mal à utiliser une langue correcte, est connu pour son sens de l’humour. Même si, à l’approche des élections présidentielles, Abdelmalek Sellal adopte un ton plus au moins « solennel » et tente de s’éloigner du langage populaire qui est le sien.
Essaïd Wakli