Alors qu’à Bitam, dans la wilaya Batna, une jeune fille de 22 ans est décédée parce q’il n’y avait ni médecin ni infirmier dans la polyclinique de sa localité, la Présidence de la République vient d’affréter tout un avion pour transporter l’épouse d’un sénateur et ex-colonel à Paris, où elle doit subir des soins.
C’est Jeune Afrique qui vient de révéler cette information sur son site Internet. Cet état de fait ne manquera pas de soulever de nombreuses interrogations autour des privilèges dont jouit l’entourage d’Abdelaziz Bouteflika. En effet, le 8 juillet à l’aéroport du Bourget, près de Paris, débarque un avion affrété par El-Mouradia avec à son bord, « l’épouse du sénateur Tahar Zbiri, ex-colonel à l’origine du coup d’État manqué contre Houari Boumédiène, en 1967 », nous apprend la même source, selon laquelle les services de l’ambassade d’Algérie à Paris « ont reçu instruction de prendre en charge le transport et l’admission de la patiente dans un hôpital parisien ».
Mme Zbiri a donc beaucoup de chance. Tout comme Abdelkader Khomri, le ministre de la Jeunesse et des Sport, qui, après avoir été hospitalisé dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, se repose en famille dans un appartement parisien. Et pour que son repos soit bien agréable, l’ambassade algérienne à Paris « a mis à sa disposition un chauffeur à plein temps », révèle encore la même source. Tout cela évidemment aux frais… de l’Etat algérien et, par ricochet, du contribuable algérien. Ces nouvelles informations, confirmées par plusieurs sources concordantes, indiquent, une nouvelle fois, que les dirigeants algériens ne vivent pas dans le même monde que leurs administrés. Ces derniers subissent, dans l’indifférence des premiers, les affres de la dégradation incessante des hôpitaux publics. En Algérie et comme dit l’adage bien de chez nous, « le peuple est dans un oued et l’Etat dans un autre »…