L’Algérie se moque-t-elle de la France concernant le délicat dossier de l’assassinat des moines de Tibéhirine ? Pour le juge antiterroriste français Marc Trévidic, qui enquête sur cette affaire, la réponse est oui !
« Je ne comprends pas ce qui se passe », a fait savoir mercredi matin Marc Trévidic sur les ondes de la radio française France Inter. « La justice algérienne a promis que ça se ferait mais rien ne se passe. En septembre-octobre, une bonne fois pour toutes, il va falloir savoir si on se moque de nous ou pas », a poursuivi le juge d’instruction qui n’a toujours pas obtenu un visa algérien pour pouvoir se rendre à Alger.
Marc Trévidic s’interroge si réellement les autorités algériennes veulent coopérer avec la France dans le cadre de cette affaire, qui n’a toujours pas livré tous ses secrets. « Un juge qui fait une enquête est obligé de faire une autopsie dans une affaire criminelle », a encore expliqué le juge français qui ne comprend pas visiblement l’attitude des officiels algériens lesquels ont, pourtant, affirmé en 2013 leur disposition à coopérer avec la France pour éclaircir les circonstances de la mort des 7 moines de Tibhirine enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère près de Médéa, située à 80 Km à l’ouest d’Alger.
Rappelons enfin que le rapt des religieux chrétiens avait été revendiqué par les éléments du groupe terroriste GIA (Groupe islamique armé), mais de nombreuses sources veulent orienter l’enquêter vers une possible bavure de l’armée algérienne.