Le secrétaire général par intérim du RND (Rassemblement national démocratique), Ahmed Ouyahia, et directeur du cabinet de la Présidence, a reconnu samedi lors d’une conférence de presse que l’argent sale pervertit la scène politique en Algérie.
«L’argent sale est une réalité», dira-t-il avant d’ajouter : «Il est une réalité sur la scène électorale. Créer des lobbies financiers est tout à fait normal (mais) qu’il y ait des gens qui achètent des voix, c’en est une autre». Pour étayer ses propos, Ahmed Ouyahia a fait remarquer qu’il est anormal qu’une personne paye un siège au Conseil de la Nation contre 7 à 10 milliards de centimes alors qu’un sénateur durant la totalité de son mandat ne gagnera qu’un milliard et demi de centimes. Ouyahia vise-t-il des personnes en particulier ou un parti politique donné ?
Commentant les résultats des sénatoriales, – une bataille remportée par le FLN – Ouyahia a affirmé que les résultats du RND sont «propres» contrairement à «ceux acquis par la Chkara» ! Il est clair qu’à ce propos, c’est son rival le FLN lors de ces sénatoriales qui est dans son viseur. Certains députés du FLN, et pas des moindres, ont une «mauvaise réputation» en ce qui est de la manière avec laquelle ils ont été élus.
En dépit de cela, le chef de cabinet du Président de la République a tenu à préciser que le FLN était un «allié stratégique» pour son parti. Ouyahia a rappelé que lorsque Amar Saadani, secrétaire général du parti, a été élu à la tête de l’Assemblée populaire nationale en 2004, il avait «donné des instructions aux députés du RND pour le soutenir». Selon lui, il n’y a aucun conflit entre les deux partis. Sauf que ses déclarations, nuancées dans certaines occasions, et plus explicites en d’autres circonstances, plaident pour le contraire…
Elyas Nour