Le Pôle des forces du Changement, dont le coordinateur est l’ex candidat à la présidentielle, l’ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, a exprimé «sa profonde préoccupation et sa vive inquiétude quant à la détérioration continue de la situation dans le sud du pays, et en particulier à Ain Salah», et ce, en raison «de la gestion unilatérale, autoritaire et irresponsable du dossier de l’exploitation du gaz de schiste».
Lors de sa réunion périodique, tenue hier, celui-ci estime que «le pouvoir politique porte l’entière responsabilité de la transformation de nombreuses régions du sud du pays en foyers de crises et de tensions par son refus d’être à l’écoute des préoccupations légitimes des citoyens et par son abandon du dialogue et de la concertation indispensables sur les grandes affaires concernant l’ensemble de la Nation». Pour rappel, des manifestations contre l’exploitation du gaz de schiste sont tenues depuis une vingtaine de jours à Ain Salah et à Tamanrasset. Plusieurs militants ont tenté d’organiser un rassemblement, samedi dernier, à Alger, mais les services de sécurités les ont en empêché, alors qu’une marche, organisée la veille par les islamistes, avait été «tolérée».
A cet effet, le parti d’Ali Benflis a également exprimé «sa totale réprobation des propos mettant en doute la sincérité de l’engagement patriotique de nos concitoyens dans le sud du pays, jetant le discrédit de leurs revendications les plus légitimes et attribuant de manière irresponsable la dégradation de la situation dans ces régions à des facteurs étrangers».
La gestion de ce dossier ne peut, estime-t-on du côté du Pôle, être dissociée de la manière avec laquelle sont gérées globalement les affaires de l’Etat depuis plusieurs mois, puisque «la vacance au sommet de l’Etat s’accompagne d’une vacance manifeste du gouvernement». «Une telle situation politique inédite soumet à rude épreuve l’intégrité de l’Etat, la cohésion de la Nation et les équilibres fondamentaux de notre société», ajoute-t-on encore. Le Pôle des Forces du Changement «a mis en garde les autorités politiques en place contre toute tentation d’un traitement sécuritaire des revendications et demandes légitimes qui sont en vérité essentiellement d’ordre politique, économique et social».
Elyas Nour