Algérie : Pas de recrutement dans le secteur privé ni exercice d’une profession libérale sans le service national

Redaction

En Algérie, presque rien n’a changé. Bien au contraire, tout a empiré pour les jeunes Algériens qui cherchent à entamer leur intégration dans le marché de l’emploi. En effet, ces derniers sont toujours confrontés à l’obstacle du service national. Pis encore, désormais, même le secteur privé n’a pas le droit de recruter des jeunes « ne justifiant pas de sa situation régulière vis-à-vis du service national », explique clairement la nouvelle loi relative au service national, publiée lundi 8 septembre, au Journal officiel.

Cette loi est encore plus restrictive que l’ancienne puisqu’elle interdit désormais à un jeune qui n’a pas encore accompli son service national d’exercer une activité libérale. « Tout citoyen ne justifiant pas de sa situation régulière vis-à-vis du service national ne peut être recruté dans le secteur public ou privé, ou exercer une profession ou une activité libérale », stipule l’article 7 de cette nouvelle loi. Ces nouvelles dispositions constituent une véritable nouveauté car auparavant, seul le recrutement dans les entreprises publiques ou la fonction publique exigeait la régularisation de la situation vis-à-vis du service national. Ces nouvelles dispositions sont bel et bien des mesures coercitives puisque maintenant le jeune algérien ne peut même pas travailler dans le secteur privé ou exercer une activité libérale s’il ne dispose pas d’une carte militaire en bonne et due forme.

Ce qui ne facilitera guère la vie des centaines de milliers de jeunes Algériens qui veulent chaque année intégrer le marché de l’emploi et commencer leur vie d’adulte. Les facilitations promises par Abdelaziz Bouteflika lors de sa campagne électorale pour l’obtention de son 4e mandat sont donc restées lettre morte. Soulignons enfin que cette nouvelle loi sur le service national exige de « tout citoyen devant occuper une fonction ou un poste de responsabilité au sein des institutions de l’État et des organismes en dépendant, ou être investi d’une fonction élective » d’être « dégagé des obligations du service national ». « Hormis les cas de force majeure (…), les citoyens qui ne répondent pas à l’ordre de convocation de la sélection médicale, sont déclarés aptes d’office et perdent le droit à la demande de dispense », prévient en dernier  l’article 19.