Les deux chambres du parlement, l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la Nation, ont achevé, samedi matin, leur session de printemps. Les deux présidents, Bensalah et Ould-Khelifa, ont prononcé, comme d’habitude, des discours-bilans. Mais cette fois-ci, le bilan est plus que négatif : en 4 mois, seules trois lois ont été discutée.
Le bilan de la session de printemps du parlement, d’habitude la plus riche de l’année, est tellement dérisoire que Abdelkader Bensalah, président du Sénat et protocolairement deuxième personnage de l’Etat a été obligé de reconnaître les faits. Lui qui est d’habitude très langue de bois, a déclaré que le Conseil de la Nation « n’a pas connu l’intensité habituelle » lors de la session de printemps par rapport aux précédentes sessions. Le président du Sénat a tenté de minimiser en insistant sur « l’importance particulière » des textes de loi examinés et adoptés. Et quels textes ?
En quatre mois donc, les parlementaires ont adopté la loi sur la formation et l’encadrement des jeunes et celle relative aux conditions d’exercice des activités commerciales ! Autant dire pas grand-chose. A ces deux lois, les députés ont ajouté deux autres : celle de la pratique sportive et de la profession d’avocats. Les deux textes ne sont pas encore discutés par les sénateurs. Ce sera fait en septembre. D’autre part, le bureau du Président de l’Assemblée nationale, se trouve bloqué à cause des tiraillements internes au FLN. Les députés de la majorité se sont en fait soulevés contre la désignation par Abderrahmane Belayat, coordinateur général du FLN, des responsables qui vont représenter le parti aux instances de l’APN.
Au lieu de donner leurs bilans, les deux présidents des deux chambres du parlement demandent à la classe politique et à la presse de se taire : l’un, Bensalah, demande de la « pondération » et de la « circonspection » lors du traitement des questions politiques, tandis que le second, Ould-Khelifa, estime, lui, que « seule la justice peut juger » les personnes impliquées dans les affaires de corruption. Une manière de rappeler que les députés, eux, ne sont pas concernés.
Essaïd Wakli