Algérie – Grande Bretagne : Quand les intérêts économiques éludent le respect des droits humains

Redaction

sonelgaz

De plus en plus de faits montrent que, réellement, l’Occident ne se soucie guère du respect des droits humains, comme ses responsables l’affirment périodiquement pour tromper leur opinion publique.

C’est le cas notamment des européens en général, et des britanniques en particulier dès qu’il s’agit de l’Algérie. C’est ce qu’a développé, dans une contribution publiée par le quotidien El Watan le Dr Hamza Hamouchene. Ce dernier travaille pour Plateforme, une organisation non-gouvernementale qui se focalise sur l’impact social, économique et écologique de l’industrie globale des hydrocarbures. Il est aussi le cofondateur d’une organisation basée à Londres : Algeria Solidarity Camapaign (ASC), qui milite pacifiquement  pour une transition démocratique en Algérie.

Tout en rappelant que l’Algérie est « le troisième fournisseur de gaz naturel de l’Union Européenne (après la Russie et la Norvège) » et que le pays « procure 10-20%  de la consommation de l’UE et pourrait satisfaire quelques 10% de la demande en gaz du Royaume Uni dans les années à venir », celui-ci indique qu’ « avec la réduction dramatique de la production de gaz de la Mer du Nord, promouvoir  l’Algérie en tant qu’exportateur majeur de gaz naturel est devenu une stratégie économique impérative pour l’Europe. »

C’est ce qui a amené l’Union Européenne à signer avec l’Algérie, le 7 Juillet 2013, un mémorandum d’entente sur l’établissement d’un partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie. Et c’est dans l’objectif de « sécuriser » ces exportations que les politiques européens pourraient être tenté d’« ignorer bon nombre d’abus des droits humains et renforcer leur soutien au régime algérien. »

Pour Hamouchene, « le rôle de l’Algérie dans la guerre globale contre le terrorisme a été renforcé à la suite du drame de l’attaque terroriste de la base de British Petroleum à In Amenas (environ 1500 km au sud-est d’Alger) en Janvier 2013. » Ce qui, pourrait, ajoute-t-il, « contribuer à pérenniser un régime qui, selon l’indice de la démocratie dans le monde du The Economist Intelligence Unit, établi en 2012, est classé parmi les 50 régimes les plus autoritaires au monde, occupant la 118e place sur 167 pays examinés. »

Le militant estime que des phrases comme « combattre le terrorisme », « coopération sécuritaire » et « nos intérêts » ont souvent été des « euphémismes » pour « militarisation » et « deals économiques lucratifs. »

« Ce ne sont que des mots qui cachent des desseins impérialistes. Ce langage fait partie d’un agenda diplomatique servant à promouvoir les intérêts européens et britanniques ; et à accroître leur influence en Algérie, tout en ignorant le despotisme et les abus. C’’est la même approche qui a caractérisé les relations de l’Union Européenne et le Royaume Uni avec leurs autres alliés dictateurs, du temps de Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Égypte, balayés par les révoltes arabes », a-t-il encore affirmé.

Hamouchene rappelle que « l’Algérie a été désignée comme un marché prioritaire par l’Organisation Britannique du Commerce et de l’Investissement, de la Défense et de la Sécurité » et qu’elle «a été aussi invitée à Londres pour participer à DSEi 2013 (Defence & Security Equipment International) ». « Ce genre de tractations qui fait fi des droits humains et des aspirations démocratiques des Algériens est moralement inacceptable, et doit être contesté et soumis à un examen public par les sociétés civiles des deux pays », fini-t-il par dire.

Elyas Nour