Algérie : La LADDH dans la tourmente

Redaction

La Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) traverse l’une des pires crises de son histoire. L’organisation que dirige Noureddine Benissad est au creux de la vague. Ses dirigeants, notamment l’actuel président et son prédécesseur, sont accusés d’opacité dans la gestion financière de l’organisation.

Ce qui n’était au départ que de simples accusations provenant pour l’essentiel de cadres ayant requis l’anonymat, est devenu en l’espace de quelques jours un véritable scandale. L’affaire est suffisamment sérieuse au point où même le président d’honneur, le fondateur de la LADDH, Ali-Yahia Abdenour, est intervenu dans le débat public pour porter des accusations extrêmement sévères à l’encontre de Mostefa Bouchachi et Noureddine Benissad. «Il y a concentration de pouvoir entre les mains de Bouchachi, Président de la ligue, qui supprime le contre pouvoir que représente le comité directeur, exécutif de la ligue. Il est le premier président d’une ligue des droits de l’homme indépendante de part le monde, qui désigne l’exécutif qui doit être élu par le conseil national issu du congrès », écrit en effet le vieux militant dans une lettre qui date du 29 juin dernier. Pis encore, Ali-Yahia Abdenour compare les dirigeants de la Ligue aux pires dictateurs du siècle dernier. « Dans la mémoire collective des militants des droits de l’homme, jamais un tel cas de figure ne s’est présenté, même pas en Amérique Latine, particulièrement en Argentine et au Chili durant les dictatures ou les ligues des droits de l’homme étaient présidées par les colonels des services de renseignement », dénonce-t-il.

Plus loin, Ali-Yahia Abdenour accuse Mostefa Bouchachi d’avoir la main basse sur les finances de la Ligue. «Bouchachi qui avait la haute main sur l’argent de la ligue, avec le secrétaire général et le responsable des finances, ne se sont pas soumis à un contrôle financier, par le comité directeur, et le conseil national », écrit-il encore. L’autre membre du comité de direction, Keddour Chouicha, est monté aussi au créneau pour dénoncer la gestion de la Ligue. Il met notamment en cause la gestion financière et le fait de verser des «salaires» à certains membres qui disposent pourtant de «retraite honorable». Du coté de la direction de la LADDH, on observe encore un silence. Seuls quelques responsables du FFS (auquel la Ligue est apparentée) ont réagi via les réseaux sociaux pour notamment s’attaquer à Maître Ali-Yahia Abdenour et démentir ses accusations.

Essaïd Wakli